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institutions parlementaires, qui ne sont pas responsables de ces confusions, qui n’ont pas cessé d’être l’idéal des esprits à la fois libéraux et conservateurs. C’est peut-être le régime du radicalisme agitateur et anarchique; ce n’est pas sûrement le régime parlementaire, qui est le régime des libertés réglées, des pouvoirs maintenus dans leurs limites, des lois respectées, — le seul après tout qui reste une garantie contre les convulsions et les dictatures, qui réponde toujours aux instincts et aux intérêts de la France.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le mois de février s’est terminé par une liquidation en hausse sur nos fonds publics.

Le rapprochement de plus en plus manifeste des deux cabinets de Berlin et de Saint-Pétersbourg, et l’heureuse constatation d’un temps d’arrêt dans le développement de la maladie du kronprinz, étaient considérés sur les places de Paris et de Londres, aussi bien qu’à Berlin et à Vienne, comme des élémens sérieux d’accentuation pour les chances du maintien de la paix.

De là, le 1er mars, le pas en avant fait sur la cote de nos fonds publics. D’un mois à l’autre, après un mouvement de réaction assez vif au commencement de février, la rente perpétuelle regagnait 0 fr. 75. Les acheteurs n’osèrent aller plus loin, les fonds étrangers ayant été entraînés dans un mouvement inverse. Le gouvernement de M. Crispi avait laissé arriver l’échéance du traité de commerce franco-italien sans faire parvenir à notre ministre des affaires étrangères des contre-propositions acceptables ; les relations commerciales entre les deux pays se sont donc trouvées modifiées à partir du 1er mars par l’application d’un double tarif de guerre. La rente italienne n’en ressentit pas trop vivement le contre-coup, l’événement ayant été prévu et escompté.

A Berlin, la spéculation locale continuait sa campagne contre les fonds russes, campagne qui n’aurait cependant quelques chances d’un succès définitif que par la certitude d’une guerre où la Russie se