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ETUDES
SUR
L’HISTOIRE D’ALLEMAGNE

LA FONDATION DU SAINT-EMPIRE.

Le Liber pontificalis, édition de M. L’abbé L. Duchesne (dans la bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome). — Les lettres des rois carolingiens et des papes dans les Monumenta Carolina, au tome IV de la Bibliotheca rerum germanicarum de Jaffé.

La Germanie était demeurée, jusqu’au VIIIe siècle, hors du courant historique. Elle y avait versé des peuples, Goths, Burgondes, Vandales, Francs, Lombards, mais elle n’avait reçu de l’ancien monde, elle n’avait trouvé aucune idée, aucun sentiment où elle pût prendre conscience d’elle-même[1]. C’était une région géographique, éclairée de quelques lueurs de civilisation aux frontières de la Gaule et de l’Italie, ténébreuse et confuse, à quelques lieues du Danube et du Rhin. Un seul des peuples qu’elle avait répandus dans l’empire, les Francs, était demeuré en contact avec elle. Ils avaient eu le mérite, si rare parmi ces émigrés, de durer. Il est vrai qu’ils

  1. Voyez la Revue du 15 juillet 1885.