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cours d’émission, — on annonce de nouveaux emprunts. Les opérations les plus prochaines semblent devoir être : la conversion du 6 pour 100 argentin en 4 1/2 ; un emprunt de 100 millions de la république argentine ; un autre d’égale importance du Chili ; un emprunt de conversion du Portugal, etc.

Le succès des émissions a profité aux titres des établissemens de crédit, sur lesquels l’attention des capitalistes s’est reportée, à cause de l’augmentation présumée des bénéfices en 1888. La Banque de Paris et le Crédit foncier ont été, comme il était juste, parmi les plus favorisés. La première gagne 20 fr. à 798.75, le second 38.75 à 1,363.75. Nous notons en outre 16.25 de hausse sur le Crédit lyonnais à 598.75, et 18.75 sur la Banque d’escompte à 492.50. Le Crédit mobilier s’est avancé de 35 francs à 375, la Banque franco-égyptienne de 21.25 à 556 25, la Société générale de 13.75 à 468.75, la Banque parisienne de 30 francs à 417.50, la Banque ottomane de 10 francs à 528.75. On annonce que cette dernière institution est à peu près d’accord avec le gouvernement turc pour l’émission d’un nouvel emprunt ottoman de 1,500,000 livres turques, qui serait gagé sur des revenus spéciaux (pêcheries et soies), administrés par le Conseil de la dette.

La Banque de France s’est relevée de 95 francs et finit à 3,775. Les acheteurs espèrent que la cherté relative de l’argent cet automne aura pour résultat un accroissement d’affaires et de profits pour cet établissement. Mais au-dessus de 3,800, les réalisations ont de nouveau prédominé.

Les actions du Lyon et du Nord ont été recherchées plus activement et gagnent, l’une 13.75 à 1,278.75, l’autre 17.50 à 1,580. Le Gaz est resté immobile à 1,370, ainsi que l’Omnibus à 1,105. Les Docks de Marseille sont en hausse de 35 francs à 475, la Société des Métaux de 21.25 à 827.50, le Rio-Tinto de 30 francs à 530.

A Berlin et à Francfort, grande animation et cours en reprise non-seulement sur les fonds d’état internationaux, mais aussi sur les titres des grandes banques qui ont participé au mouvement des émissions pendant les trois derniers mois. Longtemps ces actions, comme celles des sociétés similaires à Paris, ont été délaissées à cause de l’exiguïté relative des bénéfices annuels et des dividendes répartis. Avec la reprise des affaires qui se dessine nettement depuis quelques mois, des perspectives nouvelles s’ouvrent à la spéculation, et les actions de banques sont recherchées sur toutes les places.

Le Suez, dont les recettes 6e maintiennent excellentes, a été porté de 2,185 à 2,108. Le Panama, au contraire, a reculé de 15 francs à 272.50. L’admission à la cote officielle de 830,000 obligations nouvelles à lots a été suivie d’une dépréciation immédiate et importante des prix de cette valeur.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.