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un an 99, vaut aujourd’hui 101.50 ; le 4 pour 100 1880, après avoir rétrogradé au-dessous de 80, s’est relevé au-dessus de 85.

La grande hausse a porté sur les fonds espagnols, hongrois, portugais, helléniques, égyptiens et turcs. L’Extérieure d’Espagne 4 pour 100 a été élevée de 67.50 à 75, mouvement justifié sans aucun doute dans que certaine mesure par les progrès accomplis dans la Péninsule au point de vue de la stabilité des institutions et des efforts dirigés vers une meilleure gestion des finances publiques, mouvement exagéré cependant et contre lequel s’élèvent en Espagne même certaines protestations fort raisonnables. Le 4 pour 100 hongrois était en septembre 1887 à 81 francs. Il est descendu depuis à 77 ; puis la reprise des affaires et la tournure pacifique des événemens l’ont relevé à 85 francs. Le syndicat Rothschild-Crédit mobilier d’Autriche, a pu écouler cette année des rentes d’Autriche et de Hongrie à des prix satisfaisais pour le crédit de ces deux monarchies.

Le 3 pour 100 portugais a gagné en. une année 7 points 1/2. Alors qu’il valait encore de 55 à 57, le gouvernement a créé un 5 pour 100 qui a maintenant dépassé le pair en même temps que l’ancien 5 pour 100 1881 (émis par le Comptoir d’escompte sous forme d’obligations de 500 francs à 457.50), atteignait également 515 à 520. L’arrivée du 3 pour 100 à 65 francs a déterminé le Portugal à essayer une conversion de ce 5 pour 100 1881 en un fonds 4 1/2. Plusieurs institutions de crédit de Paris (Banque d’escompte, Société générale, etc.), unies à quelques maisons étrangères, ont ouvert à cet effet, le 11 courant, une souscription publique à 390,000 obligations rapportant 22.50, remboursables à 500 francs, et émises à 477.50. Le produit de cette opération doit servir au remboursement du 5 pour 100 1881 et à l’établissement de la régie des tabacs en Portugal.

L’obligation unifiée 4 pour 100 est en hausse, d’une année à l’autre, de 55 francs (380 à 435). Les porteurs, de plus en plus convaincus que l’Angleterre n’évacuera pas l’Egypte, se sont habitués à considérer ce 4 pour 100 khédivial comme un fonds britannique. Le 4 pour 100 turc s’est avancé de plus d’une unité (de 14.50 à 15.60) ; ce progrès a été réalisé presque entièrement depuis deux mois. Les autres valeurs turques n’ont pas été moins favorisées. Les Tabacs ont monté de près de 100 francs, et dépassent aujourd’hui le pair. L’obligation privilégiée à 427.50 gagne 60 francs, et l’obligation douane, qui était presque invendable à 290, se négocie maintenant à 330. Enfin, la Banque ottomane, délaissée l’an dernier à 500 francs, est recherchée aujourd’hui à 550. La situation financière de la Turquie ne s’est cependant pas améliorée d’une manière sensible. Le trésor semble toujours aux abois, réduit aux expédiens pour se procurer les plus humbles ressources. On sait que, depuis trois mois, des négociations se traînent pour la conclusion d’un emprunt de 1,500,000 livres sterling.