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Les fonds helléniques n’ont pas été oubliés. Les progrès ont été surtout remarquables depuis quelques mois, et plus encore dans la dernière quinzaine. Le 6 pour 100 valait 425 il y a un an. Il a été compensé à 457.50 fin août, et nous le trouvons le 11 septembre à 475. Dans cette première quinzaine de septembre encore, le 5 pour 100 1881 a été porté de 382.50 à 405, et le 5 pour 100 1884 de 380 à 400. Ce mouvement si brusque a été rattaché à la nouvelle des fiançailles du prince royal de Grèce et d’une jeune sœur de l’empereur d’Allemagne. Il y a quelque temps, une province de la république argentine, Mendoza, a émis en France un emprunt qui a réussi. Deux autres provinces n’avaient pas été moins heureuses auparavant en Angleterre, Santa-Fé et Corrientes. On annonce maintenant des emprunts des provinces de San-Juan, de Cordoba, de Salta, de San-Luis, etc. Tout récemment la Banque de Paris et la compagnie de Fives-Lille ont effectué avec un grand succès l’émission d’obligations pour une compagnie de chemins de fer argentins fondée par ces deux sociétés. Bientôt va être lancé l’emprunt de conversion des anciens emprunts argentins 6 pour 100, conclu par la maison Baring de Londres, environ 130 millions de francs en 4 1/2 pour 100 avec 1 pour 100 d’amortissement ; prix d’émission 90 1/2 pour 100. Que de papier argentin !

La hausse des fonds publics internationaux et de tant de valeurs étrangères a eu pour corollaire celle des actions des banques qui, dans une proportion plus ou moins large, avaient leur portefeuille-titres garni de ce genre de valeurs. Tandis que depuis un an la Banque de France a baissé de 400 francs, et que le Crédit foncier se retrouve sans changement de cours à 1,375, ainsi que le Crédit industriel à 595, la Société de dépôts à 600, la Banque maritime à 380, la Compagnie algérienne à 400, le Crédit foncier d’Algérie à 490, nous constatons une hausse de 95 francs sur la Banque de Paris à 855, de 60 francs sur la Banque d’escompte à 530, de 22.50 sur le Comptoir d’escompte, de 60 francs sur le Crédit lyonnais à 632.50, de 110 fr. sur le Crédit mobilier à 405, de 20 francs sur la Société générale à 475, de 75 francs sur la Banque franco-égyptienne à 590, de 60 francs sur la Banque russe et française, de 55 francs sur la Banque des Pays autrichiens, de 60 francs sur le Crédit foncier d’Autriche, de 50 francs sur la Banque ottomane.

Pendant la dernière quinzaine, la Banque de Paris a gagné 12 fr. 50, le Crédit lyonnais 15, le Crédit mobilier 17, la Banque franco-égyptienne 35. Ce sont là des bonds trop brusques, et il est à croire que, pour quelque temps au moins, la hausse des titres des établissemens de crédit est arrivée à son terme.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.