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choix parmi ces animaux, qui forment sa remonte exclusive. Ensuite, tous les corps de troupes à cheval du corps d’armée peuvent, s’ils y ont intérêt, puiser dans ce qui reste. Enfin, les gendarmes à cheval, qui se remontent à leur frais et reçoivent à cet effet une prime annuelle de 150 francs, ont le droit d’acheter des chevaux de réforme.

Chaque escadron de cavalerie (batterie d’artillerie ou compagnie de train) peut incorporer annuellement quatre volontaires d’un an. Aucun d’eux n’est compris dans l’effectif, car ces jeunes gens ne reçoivent aucune prestation, si ce n’est à titre remboursable. Dans les troupes à cheval, on est parvenu à monter les volontaires d’un an sans distraire du service courant un seul cheval, et tout en les dégrevant de l’obligation d’amener une monture, condition qui leur était imposée à l’origine. Incorporés au 1er octobre, ils ont dû, trois mois avant cette date, adresser leur demande au chef du corps dans lequel ils désirent servir. Celui-ci fait examiner ces jeunes gens au point de vue médical, et, après s’être enquis des élémens d’appréciation qu’il a jugés nécessaires, accepte ou refuse les candidats. En conséquence, au moment du déclassement des chevaux, chaque capitaine sait quel nombre de volontaires lui est affecté, et conserve un nombre égal de chevaux en sus de son effectif normal.

Les volontaires d’un an remboursent mensuellement le prix des rations perçues pour leurs montures ; ils paient, de plus, la ferrure et les soins vétérinaires donnés à leurs chevaux et, enfin, versent à la masse de remonte de leur corps une indemnité s’élevant à 500 francs dans la cavalerie et l’artillerie à cheval, et à 187 fr. 50 dans le train.

Il nous reste, pour terminer l’exposé des règles en vigueur dans l’armée allemande, à indiquer les conditions dans lesquelles se remontent les officiers. En France, c’est une lourde charge, pour notre cavalerie, que d’avoir à fournir des chevaux non-seulement aux officiers du corps, mais encore aux officiers sans troupe ou des armes à pied, aux fonctionnaires militaires assimilés et autres parties prenantes ayant droit à une monture gratuitement ou à titre onéreux.

La cavalerie française fournit à ses propres officiers 2,983 chevaux, aux officiers d’infanterie 3,102 ; à l’état-major général 1,440, à l’état-major du génie 758, au service d’état-major 711, aux membres de l’intendance 718, au service de santé (en dehors des corps de troupes) 252. Nous en passons ; mais c’est un total d’environ 10,000 chevaux que nos régimens doivent alimenter, et l’on sait avec quelle facilité sont données les autorisations de remonte et celles de réintégration des chevaux qui ont cessé de plaire.

Il n’existe en Allemagne rien d’analogue : tous les officiers,