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Les actionnaires de l’ancien Comptoir d’escompte ont été invités à souscrire pour la formation du capital du Comptoir national d’escompte de Paris, titre définitivement adopté pour la nouvelle société. Il s’agit de 80,000 actions de 500 francs qui seront libérées de moitié dans un délai de trois mois. Le public peut également souscrire pour la portion de titres que les détenteurs d’actions de l’ancien Comptoir auront laissée disponible. Tout d’abord, le droit de préférence réservé aux actionnaires a été estimé très haut, la valeur de ce privilège se chiffrant par un déport de 40 à 50 francs, qui supposait une prime de 80 à 100 francs pour les nouveaux titres. Mais ce déport a aujourd’hui presque entièrement disparu, bien que la souscription ne soit close que le 15 courant. Le Comptoir national d’escompte de Paris a pris possession de fait de l’immeuble et des services de l’ancien établissement depuis le 1er mai. Les principaux administrateurs sont MM. Denormandie, ancien gouverneur de la Banque de France, Berger, de la Banque ottomane, et Vlasto, du Crédit mobilier. L’action de l’ancien Comptoir est tombée à 82 francs.

Les obligations de nos grandes compagnies se sont maintenues à des prix très élevés, celles du Nord à 424 francs, les autres de 415 à 418 francs. Les actions sont restées de même à peu près immobiles, sauf le Lyon, sur lequel un coupon de 35 francs, détaché le 6 courant, a été regagné aux deux tiers.

L’assemblée générale des actionnaires du chemin de fer du Nord a été tenue le 7 mai. Les propositions du conseil ont été adoptées à l’unanimité, entre autres la fixation du dividende de 1888 à 64 francs. Les résultats de cet exercice ont été très satisfaisans, les recettes ayant présenté une augmentation de 5,324,428 francs, tandis que les dépenses n’ont été augmentées que de 2,298,000 francs. Depuis 1883, la compagnie a pu réaliser 16 millions d’économies sur les divers services, bien que l’étendue du réseau exploité ait été accrue de 294 kilomètres. Ces économies ont servi à couvrir des charges d’intérêt et à régulariser des comptes d’attente. Pour 1888, une somme de près de 700,000 francs est portée à la réserve extraordinaire. Le président, M. de Rothschild, a fait remarquer que les conventions de 1883, « autour desquelles il s’est formé une légende, et que l’on qualifie de néfastes sans pouvoir avancer une explication plausible de cette appellation, » ont été, en ce qui concerne la compagnie du Nord, surtout avantageuses à l’État et au public, car elles comportent des abaissemens de tarifs qui se chiffrent par 4 millions annuellement.

L’assemblée des actionnaires de la compagnie de l’Est a eu lieu le 29 avril dernier. Les recettes brutes en 1888 ont été supérieures de 2,763,441 francs à celles de 1887; le produit kilométrique a progressé de 28,708 francs à 29,204 francs. Les dépenses ont été en diminution