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Cinq Nations. D’abord, le chemin de fer de construction récente qui pénètre au cœur de l’Oklahoma, sans compter les six autres dont les stations-frontières menacent directement le domaine des Peaux-Rouges ; en second lieu, la loi de partage à titre individuel, destinée à déterminer enfin l’habitat permanent des tribus actuellement cantonnées à l’ouest du 100e méridien.

Il prévoyait déjà que le gouvernement se refuserait à attribuer certaines portions du territoire en excédent à l’établissement éventuel d’Indiens amis, et, dans ce cas, le refoulement vers l’Est des tribus occidentales (Citoyennes, Arapahoes, Wichitas, Kiowas et Comanches) paraissait s’imposer. Ce qui revenait à dire, avec le chef de l’agence de Belknap (Montana) : « Il n’est pas prudent de mettre à exécution la loi de partage jusqu’à ce que le congrès se décide à réduire l’étendue de la réserve. » Et, en supposant opérée cette concentration des Indiens, qui massait ceux-ci dans des domaines contigus, on ne pouvait plus ouvrir aux immigrans de race blanche qu’une fraction occidentale du Territoire Indien. Le congrès avait le droit de disposer de cette terre inoccupée, sur laquelle les Indiens actuels ne peuvent élever aucune prétention, et qui présentait à l’agriculture un vaste champ. D’après l’estimation de M. Atkins, on transportant dans le Territoire les 260,000 Indiens des États-Unis (ce nombre ne comprenant pas les Peaux-Rouges de l’Alaska), il reviendrait à chacun d’eux 158 acres, le Territoire mesurant 64,222 milles carrés, soit 520 acres pour chaque personne présente dans ses limites, superficie manifestement trop étendue. La question se pose de la manière suivante : Trouver un mode de groupement et de partage qui satisfasse la logique et l’équité.

Voici la solution préconisée par M. Atkins : Remarquons d’abord que les tribus cantonnées dans la partie occidentale du territoire sont les seules à l’ouest du 100e méridien, et constatons la surface des terres de la réserve, des deux côtés de cette ligne, ainsi que la distribution de la population de part et d’autre.

Des 41,102,546 acres qui composent la superficie du Territoire Indien, 13,740,223 acres sont à l’ouest du 100e méridien, 27 millions 362,323 à l’est, et les terres vacantes à l’est de cette ligne mesurent 3,683,605 acres. D’autre part, on compte, à l’ouest de la même ligne, 7,616 Peaux-Rouges, et 68,183 à l’est ; soit, au total, 75,799, ce nombre représentant la totalité des indigènes du Territoire.

Si l’on transplantait les 7,610 Indiens cantonnés à l’ouest du 100e méridien sur les 3,683,605 acres inoccupées à l’est de cette même ligne, chacun d’eux aurait 483 acres, c’est-à-dire une