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A TRAVERS L'EXPOSITION

V.[1]
DE QUELQUES INDUSTRIES.

Les palais d’où nous sortons nous ont montré les ateliers du travail dans le passé et dans le présent ; pour étudier les produits de ce travail, il nous resterait à visiter les milliers de cellules alignées sous la grande ruche de verre, les galeries françaises ou étrangères, leurs innombrables annexes, le long boyau qui déroule sur les berges de la Seine, jusqu’à l’esplanade des Invalides, ses kilomètres de victuailles et de boissons. Devant une pareille tâche, Bottin se trouble et Roret se récuse. Je n’ai jamais songé à l’aborder ; je n’en veux retenir qu’un petit nombre d’observations générales et l’indication de quelques singularités.

On peut ramener toutes les créations de l’industrie à trois types déterminés qui caractérisent trois âges de civilisation. En premier lieu, la manufacture locale, individuelle et séculaire, celle où les générations se transmettent des méthodes qui ne varient jamais, non plus que leurs produits. Il faut ranger dans cette catégorie les vêtemens, les armes, les objets mobiliers de tout l’Orient et des confins de l’Europe où l’Orient fait sentir son influence, depuis la Russie jusqu’à la Grèce. Ce type correspond dans le monde industriel aux espèces fossiles encore représentées dans le monde

  1. Voyez la Revue du Ier et du 15 juillet, du 1er et du 15 août.