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idées dont l’entourage de l’abbé de Montesquiou s’était naguère fait le défenseur, et que la question fût remise sur le tapis d’une restauration de l’ancienne Académie royale ou de quelque chose d’approchant.

Quoi qu’il en ait pu être, et pour nous en tenir à ce qu’il y eut de public dans les résultats de ces pourparlers, ce fut en 1816 seulement qu’une ordonnance royale, en date du 21 mars, mit fin à la situation précaire où la classe des beaux-arts se trouvait depuis la révocation du décret aux termes duquel douze membres complémentaires avaient été élus, et que la plupart de ceux-ci purent, grâce à la nouvelle mesure, reprendre les sièges dont ils étaient dépossédés depuis huit mois.

Au moment où parut l’ordonnance royale qui réorganisait. — et, cette fois, irrévocablement, — l’Institut, la classe des beaux-arts était donc, quant au nombre de ses sections et de ses membres, telle qu’elle était avant le décret impérial des Cent jours, c’est-à-dire que les artistes dont elle se composait se trouvaient être ceux-là mêmes qui y avaient été admis entre les années 1795 et 1815, et dont le nombre ne dépassait pas vingt-huit, répartis dans cinq sections seulement. La section de Théorie et d’histoire de l’art venant d’être supprimée, Denon, Visconti et Grandménil avaient repris leurs anciennes places, les deux premiers dans la section de peinture, le troisième dans la section de composition musicale ; quant aux neuf autres membres que la classe s’était attachés en 1815 parmi les artistes du dehors, ils avaient cessé, nous l’avons dit, de faire partie de la Compagnie.

L’ordonnance de 1816 réparait cette injustice on rétablissant le chiffre de quarante pour le nombre des peintres, des sculpteurs, des architectes, des graveurs et des compositeurs de musique, pouvant désormais appartenir à l’Institut, et en fournissant ainsi aux vingt-huit membres actuellement en fonctions les moyens de rouvrir leurs rangs aux confrères dont on les avait séparés. La réintégration de ceux-ci devenait d’autant plus facile que, la section de théorie et d’histoire demeurant supprimée dans l’organisation nouvelle comme elle l’avait été dès l’année précédente, le nombre des membres des autres sections se trouvait accru en proportion, sans que, pour cela, le chiffre de quarante dût être dépassé[1]. Aussi l’ordonnance royale désignait-elle pour occuper les douze fauteuils

  1. Aux termes de l’ordonnance du 21 mars 1816, ce chiffre se décomposait ainsi : quatorze peintres, huit sculpteurs, huit architectes, quatre graveurs, six compositeurs de musique. Telle est encore aujourd’hui la répartition dans les cinq sections des artistes qui, avec la classe des académiciens libres, les associés étrangers et le secrétaire perpétuel, forment l’ensemble de l’Académie des Beaux-Arts.