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LA
PROPRIETE DES MINES

I.
LES ORIGINES DE LA PROPRIÉTÉ SOUTERRAINE.


I

Malgré les ajournemens, malgré les diversions de la politique, la question des mines demeure à l’ordre du jour. Sitôt que l’attention distraite ou lassée s’en détourne, il surgit quelque incident nouveau pour la ramener au premier plan. Et les récriminations reprennent, de plus en plus acerbes, contre les compagnies, l’État, ses ingénieurs, surtout contre la législation minière, qu’on accuse de tout le mal et que, volontiers, on rendrait responsable des explosions et des grèves. Au lendemain des troubles d’Anzin, on avait parlé de déposséder en masse tous les concessionnaires ; l’idée d’un remaniement complet de la législation des mines a surgi sous le coup des événemens de Decazeville. On n’a pas oublié comment, dans la séance du 13 mars 1886, le ministre des travaux publics, appelé à la tribune par une interpellation de M. Laguerre, dut prendre l’engagement de faire préparer d’urgence un nouveau code minier, dont le projet, élaboré en quelques semaines, fut déposé sur le bureau de la chambre, le 25 mai 1886. Le ministère avait été devancé dans cette voie de refonte par M. Francis Laur. Puis à côté