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830 REVUE DES DEUX MONDES. PIERRE. Sans doute... Mais il y a des semaines qui comptent plus que d’autres... J’ai beaucoup philosophé sur ce petit accident, comme tu l’appelles. MAURICE. Ai-je donc tort de l’appeler ainsi?.. PIERRE. Non, non, mon enfant,., ce n’était rien!.. Mais ce rien ne m’a pas moins servi d’avertissement... Ainsi, je ne me sentais pas bien, ce matin, en sortant de l’hôpital... Je suis rentré tout droit au lieu de faire mes visites, et, tu vois, j’attends tranquillement au coin de mon feu l’heure de ma consultation... Et toi, voyons, mon garçon, qu’est-ce que tu viens faire ici, avec ces bottes? MAURICE. Chercher Adrienne pour faire un tour au Bois. Je n’ai pas pu ce matin. PIERRE. Est-ce, au moins, parce que tu as travaillé une fois par hasard?.. Sais-tu bien que ton avenir m’inquiète?.. Comment gagnerais-tu ta vie si je n’étais plus là? MAURICE. En voilà, des idées, par exemple!.. Et à propos de quoi, je te demande un peu !.. A propos d’une promenade au Bois ! PIERRE. Le cheval, toujours le cheval!.. MAURICE. Tu trouvais que c’est un si bon exercice!.. PIERRE. Je n’en dis pas de mal,., seulement, je trouve aussi que ta sœur en abuse... Il n’est pas bon qu’une femme préfère son écurie à son foyer. MAURICE. Papa, ça n’est pas de toi, ça!.. C’est de ma belle-mère! PIERRE. Eh bien, après?.. C’est une femme de grand sens, ta belle-mère!