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DU
DANUBE A L’ADRIATIQUE

VI.[1]
LES NATIONS CHRÉTIENNES ET LA QUESTION D’ORIENT.

Par certains beaux jours, il est peu de villes plus brillantes et plus fringantes que la ville de Pesth ; peu d’avenues plus somptueuses, plus joyeuses et plus attrayantes que le cours Andrassy ; peu de palais plus rians, plus nobles, plus colorés, plus riches en cariatides et en galeries, plus découpés et dorés que ceux qui encadrent cette perspective jusqu’au point où elle se perd dans la verdure d’un parc. Il y a vraiment plaisir à suivre de l’œil le flot des piétons et des équipages, les croupes des chevaux, les éclairs des roues, les étincelles des harnais, roulant pêle-mêle, entre la double bordure des terrasses qui découpent leurs angles sur le ciel, ou bien à flâner le long des villas, dont les fenêtres à l’italienne, à demi cachées par les arbres, vous sourient derrière les stores bariolés.

Vous me direz qu’il n’est pas besoin d’aller si loin, que toute capitale qui se respecte possède son bois de Boulogne ou son Prater,

  1. Voyez la Revue du 15 avril.