DEUXIÈME PARTIE[1].
IX.
Ce fut un mercredi, vers quatre heures, par une de ces chaudes journées de novembre, comme on en a quelques-unes en Provence, que Jean de Vair pénétra dans le superbe hôtel de Mme Marbel.
Depuis plusieurs semaines déjà, trop lentes à s’enfuir, Marseille était devenue sa garnison. Ses camarades, secouant l’engourdissement de leur morne séjour au fond des Alpes et avec cette intensité de vie qui succède d’ordinaire à la compression d’un isolement prolongé, aimaient déjà passionnément cette cité si riche en ses aspects multiples, si vivante en sa race, en ses allures de grande commerçante, en son pêle-mêle cosmopolite, si abandonnée dans sa frénésie de plaisirs. Lui, ne l’avait même pas regardée. Hors celle qu’il s’était promis d’y retrouver, qu’y eût-il vu qui l’eût intéressé ? Mireille n’était pas revenue.
Tout ce qu’il avait appris, c’est qu’elle avait suivi sa sœur à Paris et, depuis, l’accompagnait dans une tournée de châteaux en Normandie, que par conséquent il était difficile d’assigner un terme précis à leur absence.
Alors il avait vécu comme à l’affut, en quête du moindre indice
- ↑ Voyez la Revue du 1er novembre.