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UN
PARLEMENT OUVRIER

LE DERNIER CONGRÈS DES TRADES-UNIONS.

Le 1er septembre, le congrès des trades-unions s’ouvrait dans la deuxième cité du royaume-uni, et le peuple anglais tout entier, les yeux fixés sur cette assemblée, suivait avec une attention inquiète le cours de ses séances et de ses travaux. Ce n’était cependant pas la première fois que les sociétés ouvrières tenaient, dans l’un des centres commerciaux de la Grande-Bretagne, leurs imposantes assises. Depuis 1868, l’opinion publique avait eu le loisir de se familiariser avec ce genre de réunions, mais elle voyait avec surprise s’accroître, d’année en année, le chiffre des députations qui y assistaient. Il y a vingt-deux ans, le congrès de Manchester, qui inaugurait la série, ne comptait pas plus de trente-quatre membres, représentant cent vingt mille travailleurs. En 1877, à Bristol, cent trente-six délégués auxquels cent quatorze associations avaient confié la défense de leurs intérêts, prenaient part aux délibérations annuelles. Les grandes villes devenaient tour à tour le siège des meetings. Dublin, Londres, Nottingham, Hull, Swansea, recevaient les mandataires des unions dont les masses compactes grossissaient sans cesse. Peu à peu, l’organisation matérielle des congrès revêtait plus de solennité et d’ampleur. En 1889, on