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il se promettait de ne pas manquer l’occasion « d’anéantir ceux qui tenaient pour ses enfans contre lui. » Enfin il se sentait condamne par cette indulgence : « Ils ont voulu faire passer le projet du prince et de ses courtisans pour un jeu d’enfant qui ne méritait pas une telle punition. »

Le billet du roi fut envoyé au général président, qui écrivit au dos : « 5. livre Moïse, chap. XVIII ; v. 8 à 12. — 2. livre de Samuel, chap. XVIII, v. 10 à 12 ; — 2. livre Chron., XIX, v. 5, 6, 7. »

Or l’Écriture dit, au passage cité du livre de Samuel :

« 10. Et un homme ayant vu cela, le rapporta à Joab et lui dit : Voici, j’ai vu Absalon pendu à un chêne. 11. Et Joab répondit à celui qui lui disait ces nouvelles : Quoi ! tu l’as vu ? Et pourquoi ne l’as-tu pas tué en le jetant par terre ? Et c’eût été à moi de te donner dix pièces d’argent et un baudrier. 12. Mais cet homme-là dit à Joab : Quand je compterais dans ma main mille pièces d’argent, je ne mettrais pas ma main sur le fils du roi, car nous avons entendu que le roi t’a fait ce commandement, et à Abiscaï et à ltiaï, en disant : Prenez garde chacun au jeune homme Absalon. »

L’Écriture dit, au passage cité des Chroniques :

« 5. Et il établit des juges dans le pays, par toutes les villes fortes de Juda, de ville en ville. 6. Et il dit aux juges : Regardez à ce que vous ferez, car vous n’exercez pas la justice de la part d’un homme, mais vous l’exercez de la part de l’Éternel, lequel est au milieu de vous en jugement. 7. Maintenant donc, que la crainte de l’Éternel soit sur vous ; prenez garde à faire votre devoir, car il n’y a pas d’iniquité dans l’Éternel notre Dieu, ni d’acception de personne, ni de réception de présens. »

A l’endroit cité du Deutéronome, l’Écriture dit :

« 8. Pendant six jours tu mangeras du pain sans levain, et, au septième jour, qui est l’assemblée solennelle à l’Éternel ton Dieu, tu ne feras aucune œuvre. 9. Tu te compteras sept semaines : tu commenceras à compter ces sept semaines depuis que tu auras commencé à mettre la faucille dans la moisson. Puis tu feras la fête solennelle des semaines à l’honneur de l’Éternel ton Dieu, en présentant l’offrande volontaire de ta main, que tu donneras selon que l’Éternel ton Dieu t’aura béni. « 10. Et tu te réjouiras en la présence de ton Dieu, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante et le lévite qui est dans tes portes, l’étranger, l’orphelin et la veuve qui sont parmi toi, au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y faire habiter son nom. »

Ainsi l’Écriture défendait, au livre de Samuel, de « porter la main sur le fils du roi ; » elle ordonnait, dans les Chroniques, de ne pas juger « de la part d’un homme. » Elle voulait que celui qui avait mis la faucille dans la moisson, en enfermant son fils