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obligations de la ville de Paris et des obligations de nos grandes compagnies de chemins de fer.

Les diverses séries de la dette de la Ville ont progressé dans une proportion plus ou moins grande, l’avance variant de 3 francs jusqu’à 9 francs. En effet, la ville 1855-1860 valait, il y a un an, 530 francs et vaut aujourd’hui 533. La plus-value atteint 8 francs sur les villes 1875 et 1876. Enfin, l’obligation 1886, cotée il y a douze mois 383, vaut aujourd’hui 392. L’acheteur de ce dernier titre, qui vendrait maintenant, aurait touché 12 francs d’intérêt et 9 francs de plus-value en capital, soit 21 francs pour un capital versé de 385 francs, ou près de 6 pour 100.

L’obligation Nord est passée de 420 à 432, l’Orléans de 410 à 427, le Midi et l’Ouest de 410 à 423, le Lyon fusion de 405 à 423, la Grande-Ceinture de 410 à 422, l’Est de 394 à 413.

A 432 francs l’obligation Nord ne rapporte plus, si l’on tient compte de l’impôt, que 3.20 pour 100, plus une fraction minime pour la prime de remboursement. Mais l’acheteur aura reçu, outre ses 13 fr. 80 nets comme intérêts, une plus-value de capital qui aura presque doublé le rendement de son placement et l’aura porte au-delà de 6 pour 100. Le porteur de l’obligation Orléans fusion ou Est, dont le bénéfice en capital varie de 17 à 19 francs, aura fait un placement à plus de 7 pour 100.

Plus heureux encore ont été les porteurs des autres obligations de chemins de fer garanties dont les cours étaient encore maintenus à une certaine distance de ceux des titres de nos grandes compagnies. L’obligation Bône-Guelma s’est avancée de 385 à 413, l’Est algérien de 374 à 401, celle des Chemins économiques de 360 à 387, celle des Chemins départementaux de 350 à 373, l’Ouest algérien de 372 à 399. Pour toute cette série, la plus-value en capital atteint 27 à 28 francs, soit environ le double de l’intérêt réel. Si l’on réunit les deux sommes, on reconnaît que les porteurs de ces titres ont fait, en valeurs garanties par l’État, un placement d’environ 10 pour 100.

Les placemens en actions de chemins de fer n’ont pas été moins favorisés. L’action du Nord est en hausse de 160 francs à 1,790, celle de Paris-Lyon-Méditerranée de 72.50 à 1,352.50, celle de l’Ouest de 55 fr. à 960, l’Orléans de 42.50 à 1, 371.25, le Midi et l’Est de 30 francs à 1,215 et 815.

Les capitaux qui, épouvantés par les catastrophes successives du Panama, du syndicat des cuivres et du Comptoir d’escompte, ont cherché un refuge dans les placemens de toute sécurité, à revenu fixe et bas, n’ont donc pas eu à regretter cette orientation. Avec la sécurité absolue ils ont trouvé une rémunération que ne donnent même plus des valeurs aléatoires qui ne sont pas de simples cartes de jeu.