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LE
RENOUVELLEMENT DU PRIVILEGE
DE
LA BANQUE DE FRANCE

La question du renouvellement du privilège de la Banque de France s’est posée d’elle-même, depuis deux ans, devant l’opinion. Le monde des affaires n’avait pas à être averti, mais le public pouvait oublier que notre grand établissement d’escompte ne jouit pas d’un privilège indéfini pour l’émission de ses billets et que la concession expire le 31 décembre 1897. Le ministère va, dit-on, présenter aux chambres d’ici quelques jours un projet de solution. Le parlement en disposera quand et comme il lui conviendra. Avec un délai de sept ans, semble-t-il, rien ne presse. À quoi bon se préoccuper si longtemps à l’avance des conditions dans lesquelles sera renouvelé le contrat entre la Banque et l’État ? Rien ne presse, soit. En fait, la Banque elle-même est en situation d’attendre. Cependant, il peut y avoir telles réformes, tels avantages nouveaux que cet établissement a dû déjà étudier pour le profit de la communauté commerciale, mais dont il ne lui sera possible de préparer l’application que lorsqu’il sera assuré du lendemain. Or le lendemain, pour un organisme économique et financier comme la Banque de France, ce n’est pas les sept années qui nous séparent encore de 1807, c’est la période qui suivra, c’est le temps pour lequel une concession nouvelle lui aura été faite, à des conditions déterminées qui régleront dès maintenant son action en vue de ce lendemain.