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répartition ne pourra être faite que lorsque sera connu le nombre d’obligations anciennes 5 pour 100 à rembourser. Les porteurs ont jusqu’au 23 juin courant pour déclarer s’ils préfèrent le remboursement à la conversion. Ceux qui n’auront pas fait cette déclaration au plus tard le 23, seront considérés comme ayant adhéré à la conversion. Pour chaque obligation actuelle valant 525 francs, remboursable à 500, et rapportant 25 francs par an, ils recevront un titre nouveau au prix d’émission (458 fr. 50), plus l’intérêt acquis et une soulte de 45 francs. Ce titre nouveau rapporte 17 fr. 50 par an, est remboursable à 500 francs, et ne peut être converti avant 1905.

L’emprunt mis en souscription publique le 13, pour la réalisation de cette première partie de l’opération générale, s’élève au chiffre nominal de 735 millions de francs 3 1/2 pour 100.

L’Unifiée, qui avait atteint presque le pair de 500 francs, a reculé de 497.50 à 492.50.

Le succès de la conversion des obligations ottomanes de priorité a donné une poussée des plus vives à toutes les valeurs portant l’estampille turque, Chemins ottomans, Dette générale, Obligations des Douanes, Tabacs, Banque ottomane. Depuis plusieurs jours les acheteurs ont cherché à réaliser. La place de Berlin, très engagée, a faibli, et une réaction brusque s’en est suivie. La nouvelle obligation a été ramenée assez vite de 425 à 420. La campagne ne paraît cependant pas terminée sur ce groupe de titres.

Depuis l’ouverture des Délégations à Pesth, la rente hongroise 4 pour 100 a faibli de près d’une demi-unité. L’ensemble du marché de Vienne a montré quelques hésitations qu’explique suffisamment la vigoureuse hausse faite en liquidation et dans les trois ou quatre bourses qui ont suivi.

Les fonds russes n’ont pas encore trahi la moindre défaillance depuis la conquête de très hauts cours sur les nouvelles rentes 4 pour 100. Le taux de capitalisation s’est subitement transformé, à la suite des opérations de conversion et à cause du grand succès qu’elles ont obtenu.

On n’a pas été peu étonné sur notre place d’apprendre, par un télégramme de Buenos-Ayres, que le ministre des finances de la république Argentine, M. Uriburu, dont l’arrivée au pouvoir avait rendu la confiance aux porteurs de titres et aux banquiers européens, avait brusquement donné sa démission. En attendant que les premiers actes de son successeur permettent une appréciation raisonnée des suites de l’incident, la prime de l’or a été un peu relevée. Elle se tient à environ 150 pour 100. L’émission, faite à Londres, d’obligations du chemin de fer de l’Ouest de Buenos-Ayres, a été couverte plusieurs fois, bien que les titres ne fussent point garantis par la province.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.