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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

La politique et les affaires ont chômé pendant la seconde quinzaine du mois d’août comme dans la première. Aucun incident de réelle importance n’a signalé la session des conseils-généraux. Au dehors la réception de notre escadre à Portsmouth a fourni, après les fêtes de Cronstadt, un inépuisable sujet de réflexions et de commentaires à la presse internationale. Au point de vue financier et économique, l’attention a été portée principalement sur les développemens de la crise de faiblesse provoquée à la Bourse de Berlin, et par contre-coup à Vienne, par l’ukase russe relatif à l’exportation des seigles, et sur quelques efforts tentés pour le relèvement des fonds hispano-portugais.

Le marché de Londres est resté assez ferme, mais trop peu animé pour offrir un élément assuré de résistance contre les tendances contraires de la presse berlinoise. A Paris, les fonds français ont gardé une excellente attitude, la spéculation à la baisse ayant définitivement renoncé à lutter contre l’action permanente des achats de la Caisse des dépôts et consignations. Le 4 1/2 a été un peu moins favorisé dans cette dernière période que les trois autres fonds. Il a reculé de 105.32 à 105.10, tandis que la rente ancienne a été portée de 95.25 à 95.45, l’emprunt de 93.77 à 93.90, l’amortissable de 96.20 à 96.45. La rente ancienne détachera un coupon trimestriel dans quinze jours. Il est fort probable que d’ici là elle se sera sans peine élevée à 95.75, et sera ensuite cotée entre 95 francs et 95.25 ex-coupon pour la fin de septembre.

Les obligations de chemins de fer garanties, les titres de la ville de Paris, les obligations du Crédit foncier, sont restés, comme la rente, extrêmement fermes. On ne saurait découvrir de ce côté aucune trace des incertitudes qui ont agité le marché des valeurs internationales.

A Londres, la situation monétaire accuse à peine quelques premiers symptômes du resserrement, désormais prochain, de l’argent. La Banque d’Angleterre reste très forte, avec une encaisse métallique or dépassant 20 millions de livres sterling, et une réserve de 17 millions. Il n’a pas encore été demandé d’or à destination de New-York pour les achats de blé, mais quelques envois ont dû être faits à Berlin, où la Banque de l’empire tient à s’approvisionner en vue des grands besoins prévus pour l’automne.

Le Stock-Exchange n’a repris que peu d’activité. Le découragement,