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LA PAPAUTE
LE SOCIALISME ET LA DEMOCRATIE

III.[1]
LES SYNDICATS, L’ALLIANCE AVEC LE QUATRIÈME ÉTAT ET LA PAIX SOCIALE.

L’Église peut parler au siècle des associations. Elle s’y connaît. Sa maîtrise en ce genre est incontestée, et sa compétence difficile à nier. Société elle-même, Ecclesia, et la plus ancienne et la plus vaste des sociétés humaines, elle a eu, de tout temps, une fécondité sociale sans pareille. Rien de plus merveilleux au monde. De son sein sont nées, durant des siècles, des associations de toute sorte, congrégations, confréries, corporations, communautés des deux sexes, ecclésiastiques et laïques, urbaines et rurales, aristocratiques et populaires, hospitalières, scolaires, scientifiques, ouvrières, militaires. Et après deux mille ans, sa fécondité n’est pas épuisée. On dirait qu’elle ne peut vivre sans enfanter. C’est là sa faculté, ou mieux, sa fonction maîtresse. Le monde le sait si bien que, lorsqu’on parle quelque part de liberté d’association, le grand souci des ennemis de l’Eglise est que le principal avantage n’en

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1891 et du 15 janvier 1892.