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boire quelque potion qui leur a été prescrite, ne sont pas exposés à gagner la maladie régnante.

A l’époque de notre visite, le service de l’infirmerie était fait par trois religieuses, qui, depuis de longues années, se consacraient à ce ministère. Elles ont été remplacées récemment par des infirmières laïques brevetées. Un médecin titulaire et deux adjoints sont attachés à l’institution. Tous les trois mois, les élèves sont soumis à une visite générale. Un médecin oculiste, sans préjudice des soins qu’il donne constamment, procède deux fois par an à un examen qui s’étend à tous. Un chirurgien-dentiste se rend à l’institution chaque fois qu’il y est appelé par le directeur : il fait aussi tous les trois mois une visite générale. Nous avons dit quel grand rôle les yeux et les organes de la bouche jouent dans l’éducation des sourds-muets.

Après l’infirmerie, quand nous aurons signalé l’élégante chapelle, les vastes cours de récréation, les beaux préaux couverts, il ne nous restera plus à parler que de la galerie historique, du musée scolaire et de la bibliothèque.

La galerie historique a été créée en 1875 par M. Martin Etcheverry, alors directeur de l’institution, dans la pensée de rendre hommage aux instituteurs et aux bienfaiteurs de l’école, de faire connaître aux élèves leurs traits, leur nom, leurs bonnes œuvres. Elle renferme beaucoup de tableaux, de portraits, de bustes très intéressans. Nous avons déjà cité le sujet de l’Abbé de l’Épée bénissant ses élèves à son lit de mort, par Félix Peyron, sourd-muet, ancien élève de l’institution. Un autre tableau représente le bon prêtre instruisant ses élèves, en présence de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de personnages de la cour. Un des plus grands et des plus beaux est celui de Jésus sur les bords du lac de Génésareth, rendant l’ouïe à un sourd-muet ; œuvre de Garnier, membre de l’Institut. Deux autres, du peintre Langlois, nous montrent l’abbé Sicard faisant une leçon à un groupe d’élèves. Les portraits sont nombreux ; citons ceux de l’abbé de l’Épée, de Rodrigue Péreire, du docteur Itard, de M. de Gérando, membre de l’Institut, président du conseil d’administration de l’institution, de Valade-Gabel, l’admirable instituteur dont nous avons analysé les ouvrages, du duc Mathieu de Montmorency, ancien administrateur de l’établissement, etc., puis, plusieurs bustes de l’abbé de l’Épée, de l’abbé Sicard, de M. de Lanneau, ancien directeur de Sainte-Barbe et directeur honoraire de l’Institution nationale. Nous en omettons beaucoup d’autres. A ces œuvres, on a joint celles de quelques sourds-muets, dessins, gravures, estampes, photographies, des objets sculptés dans l’atelier de sculpture, des