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importantes opérations d’arbitrage, fondées sur l’improbabilité d’une conversion au cours de l’année 1893.

Parmi les fonds étrangers, les titres de la dette égyptienne ont été à peine effleurés ; de même le 4 pour 100 hongrois, soutenu par les grandes maisons de Vienne qui doivent prendre part aux emprunts de conversion des dettes 5 pour 100 ; de même encore les actions des Chemins autrichiens et celles du sud de l’Autriche et en général toutes les valeurs austro-hongroises. Parmi nos valeurs industrielles, très peu ont été fortement atteintes.

La rente italienne a baissé, après le détachement de son coupon trimestriel, jusqu’à 89.50, mais n’a pas tardé à se relever au-dessus de 90 francs. Les recettes des douanes en Italie présentent un excédent de 13 millions pour le premier semestre de 1892-93 sur la période correspondante de l’année précédente. Le change reste tendu à 104 francs.

Les fonds russes n’ont pas baissé de nouveau depuis le 1er janvier, ou tout au moins ont regagné ce qu’ils avaient momentanément perdu. La fermeté du rouble à Berlin laisse même l’emprunt d’Orient avec une avancé de plus d’une demi-unité à 66.10.

L’importance considérable qu’ont prise les placemens français en fonds russes de toutes catégories dans ces dernières années donne un grand intérêt aux publications périodiques du ministère des finances à Saint-Pétersbourg sur la situation budgétaire de l’empire, l’état des recettes et des dépenses à la fin de chaque mois, le rendement de telles et telles catégories d’impôts. Les derniers renseignemens ainsi portés à la connaissance du public sont du caractère le plus satisfaisant. Les énormes sacrifices imposés par la mauvaise récolte et par l’épidémie cholérique se couvrent peu à peu, le déficit diminue, les impôts donnent plus, et l’équilibre se rétablit entre les ressources et les besoins.

Une forte spéculation à la hausse sur les valeurs ottomanes a dû se liquider à la fin de décembre et dans les premiers jours de janvier ; un recul assez vif s’en est suivi, mais déjà la baissé est en partie effacée. Le 1 0/0 série D a fléchi au-dessous de 21 francs, mais s’est relevé bientôt au-dessus de ce cours ; l’obligation des Douanes et la Priorité se sont tenues avec quelques fluctuations à 457.50 (ex-coupon de 12.50) et 425 francs ; la Banque ottomane a baissé de quelques francs à 568.75. En Espagne, le change a été porté de 17 à 18 0/0. Toutes les réformes financières sont ajournées, le trésor vit au jour le jour, et la Banque d’Espagne ne cesse d’accroître la circulation fiduciaire sans que l’encaisse métallique s’augmente proportionnellement. Le crédit du royaume souffre d’un tel laisser-aller, la rente Extérieure a perdu le cours de 60 francs après le détachement du coupon trimestriel et s’est négociée un jour ou deux entre 59 et 59 1/2. L’amélioration générale