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FRAGMENS DES MÉMOIRES
DU
CHANCELIER PASQUIER[1]

LE CONGRES DE VIENNE


I

Il avait été stipulé, dans le traité de Paris en date du 30 mai, qu’un congrès s’ouvrirait à Vienne. Je dois maintenant m’occuper de l’extérieur, de la réunion de ce congrès, dans lequel allaient se traiter les questions les plus graves pour l’avenir de la France.

On était convenu que les plénipotentiaires de toutes les puissances qui avaient pris part aux derniers événement se réuniraient le 1er août, afin de compléter les dispositions du traité de Paris, et de pourvoir à la répartition d’une partie des territoires enlevés à l’Empire français. Dans le mois de juin, il fut arrêté à Londres, — où l’empereur de Russie et le roi de Prusse, ainsi que le chef du cabinet de Vienne, s’étaient rendus en quittant Paris, — que l’ouverture de ce congrès serait renvoyée au 1er octobre. Ce délai était nécessaire pour que chacun eût le temps de préparer les demandes qu’il avait à faire, celles qu’il voulait appuyer, arrêter enfin le système politique qu’il lui convenait de soutenir.

On avait beaucoup dit que la France ne paraîtrait point au congrès. Sa dignité, non moins que ses intérêts de premier ordre lui commandaient, non seulement d’y assister, mais de chercher à s’y faire écouler. Entre tant de questions qui devaient s’y

  1. Voyez la Revue du 15 juin et du 15 septembre 1893.