Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 121.djvu/902

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est rarement question de punitions dans l’école anglaise. On fait appel, chez l’enfant, non pas à la crainte du châtiment, mais au sens de la responsabilité, au sentiment de l’honneur. Dans ces conditions les châtimens, s’ils deviennent nécessaires, ne peuvent être que la dernière ressource, un moyen énergique et désespéré. C’est ce qu’ils sont, en effet, depuis les réformes d’Arnold, partout où son esprit a pénétré. Au début du siècle, les verges, le fouet étaient le commencement et la fin de la sagesse pour un maître anglais : c’était le remède à tous les maux. Le maître avait toujours ses verges à la main, prêtes à agir. Le fouet est devenu l’ultima ratio ; il n’est plus guère appliqué, là où il l’est encore, que pour un mensonge, une brimade, ou un fait d’immoralité. Reste l’expulsion, éclatante ou clandestine. Il est bien rare que la crainte de l’expulsion n’agisse pas vigoureusement, même sur les enfans rebelles, car il n’en est pas qui ne soient fiers d’appartenir à une grande école.

Pour les mauvais devoirs ou les leçons non sues, on les donne à refaire ou à rapprendre, sans enfermer l’enfant à l’heure des jeux, sans l’astreindre à autre chose qu’à trouver le temps de réparer celui qu’il a mal employé. Il y a quelques exceptions à cette règle, mais la règle est universelle, et la retenue est