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alors beaucoup sur la flexion d’abaissement qui. à mon avis, est non seulement inutile, mais très mauvaise, le cheval monté ne devant jamais avoir la tête basse ; il entre trop minutieusement dans une foule de détails, comme s’il était possible de déterminer dans un livre les causes de chaque mouvement du cheval et de prescrire exactement pour chaque cas des moyens spéciaux ; il parle de l’aide du corps, mais l’emploie souvent mal ; dit que « l’éducation du cavalier doit suivre une voie parallèle à celle du cheval » alors que, selon moi, ce sont deux choses fort différentes, car les mouvemens qu’un élève-cavalier obtiendra plus facilement d’un cheval dressé ne sont pas ceux qu’un cheval non dressé exécutera avec moins de peine. Le dressage commence par la leçon du montoir et le travail en bridon ; marcher, arrêter, demi-tours sur les épaules, passer du pas au trot et du trot au pas, changemens de direction et demi-tours fréquens ; en cas de désobéissance, coups de cravache. Le travail à l’extérieur, les mains basses, au pas, au trot et au galop, a lieu, à mon gré, trop tôt. Les éperons et surtout le caveçon sont employés comme moyens de correction avec une brutalité qui rappelle les procédés des premiers écuyers. On revient au manège pour achever le dressage : travail en cercle, mouvemens de deux pistes ; tête au mur avant la croupe au mur ; pour le travail en bride on commence par employer les deux mors simultanément ; les départs au galop se font d’abord par allongement d’allure.

Le dressage du cheval d’après le dernier Règlement sur les exercices de la cavalerie ne commence qu’à l’âge de cinq ans. Les principes sont fondés principalement sur l’appât des récompenses et la crainte des châtimens (éperons, cravache, chambrière et caveçon). Travail à la longe en cercle, d’abord sans cavalier, puis monté ; on commence presque aussitôt à faire sentir les éperons et l’on corrige avec le caveçon si le cheval ne se porte pas en avant ; ensuite on entreprend de passer et de franchir les obstacles, le cavalier à pied tenant la longe, puis le cheval monté. La série des mouvemens de l’école du cavalier s’adapte également à l’éducation du cheval, c’est-à-dire : marcher, arrêter, tourner à droite et à gauche ; passer du pas au trot et du trot au pas, doubler, changement de main ; volte, demi-volte ; allonger et ralentir les allures : partir au galop ; enfin appuyer.


IV

Quand, il y a plus de vingt ans, j’ouvris. — avec quel respect ! — les livres des écuyers anciens et modernes, je fus d’abord