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et détachés à l’île d’Elbe et dans les colonies ; 20 381 indisponibles dans les dépôts; 8 162 hommes aux hôpitaux ; 6 000 fusiliers marins; 3 500 soldats étrangers ; 5 129 fusiliers vétérans; 13 309 gendarmes à pied et à cheval; enfin, 12 000 douaniers organisés militairement et 6 000 partisans. Ainsi l’Empereur avait porté l’armée active de 196 000 hommes à 288 000 hommes et formé une armée auxiliaire de 220 000 hommes[1].

  1. GARDE IMPÉRIALE
    Officiers et soldats.
    A l’armée du Nord 20 706
    A l’armée de la Loire 2 014
    Dans les dépôts : disponibles et indisponibles 4 447
    TROUPES DE LIGNE
    Officiers et soldats.
    Aux hôpitaux 159 924
    Dans les places : artillerie, génie, ouvriers d’artillerie, etc. 11 233
    En route pour rejoindre les armées 13 929
    Dans les dépôts : disponibles 39 178
    Aux armées 8 162
    Dans les dépôts : indisponibles 20 381
    Bataillons de guerre stationnés dans les 9e et 13e divisions militaires et détachés à l’île d’Elbe et dans les colonies, environ 8 000
    Total 287 874
    ARMÉE AUXILIAIRE
    Officiers et soldats.
    Divisions de réserve des gardes nationales mobilisées 45 903
    Gardes nationales mobilisées (dans les places frontières et les villes de l’intérieur) environ 90 000
    Militaires retraités (dans les places frontières et les villes de l’intérieur) environ 25 000
    Canonniers de la marine 5 600
    Fusiliers-marins environ 6 000
    Soldats des régimens étrangers environ 3 500
    Fusiliers vétérans 5 129
    Canonniers vétérans 2 071
    Canonniers sédentaires environ 6 000
    Gendarmes 13 309
    Douaniers (dans les places frontières) environ 12 000
    Partisans et corps francs environ 6 000
    Total 220 512

    Les canonniers gardes-côtes, les gardes forestiers, les bataillons francs de Corse et les milices corses et elboises, les chasseurs de la Vendée, ne sont point compris dans ce dénombrement, non plus que les tirailleurs fédérés de Paris, de Lyon, de Toulouse, etc. (environ 25 000 hommes), les levées en masse et les gardes nationales sédentaires.
    Ces divers totaux, établis sauf peu d’exceptions, d’après des situations antérieures au 15 juin, sont certainement inférieurs au total réel, et voici pourquoi : au mois de juin 1815, la France est tout entière en recrutement; sans cesse il part des dépôts des hommes pour l’armée; sans cesse il part des chefs-lieux des départemens des hommes pour les dépôts. Il en résulte que l’armée s’augmente chaque jour sans que pour cela les dépôts s’affaiblissent. Ainsi, dans un rapport du 11 juin rédigé nécessairement d’après des situations antérieures à cette date, Davout écrit qu’il y a 52 464 semestriers et rappelés incorporés et 23 448 mis en route. Or, le 15 juin, non seulement un certain nombre de ces 23 448 semestriers avaient rejoint les dépôts; mais, comme les opérations du recrutement avaient continué, il était parti des départemens plus d’hommes que n’en comptait Davout. La correspondance des préfets (Arch. Nat., F. 7, 3044a et F. 7, 3774) mentionne des départs de rappelés jusqu’au 25 juin.
    De même pour les gardes nationales mobilisées. Dans un rapport du 8 juin, Davout porte à 108 094 les mobilisés arrivés à destination, et à 24 178 les mobilisés mis en route. Or, dans un autre rapport du 23 juin, il énumère par divisions de réserve et places fortes tous les mobilisés, et le total qu’il en donne dépasse 140 000 hommes embataillonnés.