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soins mêmes que sont-ils, sinon la source d’où découlent les plaisirs du véritable botaniste ? Ne s’attache-t-il pas à ses plantes en raison directe des peines qu’elles lui coûtent ? Ne recherche-t-il pas les difficultés pour l’honneur de les vaincre, et les distractions du travail manuel pour se reposer des fatigues de l’esprit ? Ce travail, qui n’a rien de répugnant et n’excède point les forces d’une femme, convient surtout au sexe aimable, et c’est sous son patronage que nous mettons ces bijoux du règne végétal dont les fleurs peuvent orner si longtemps et si richement un salon ou un boudoir, composer de splendides bouquets et, mêlées à quelques feuilles d’Adiantes, des coiffures dont rien ne surpasse la grâce et l’originalité. »

Voici ce que dit M. Linden sur le même objet :

« L’une des dispositions les plus charmantes, les plus simples, et les moins coûteuses qui permettront aux personnes du monde d’avoir quelques Orchidées chez elles, ne fût-ce que pour faire un premier essai avant d’entreprendre l’installation d’une serre spéciale, c’est ce que j’appellerai la serre-fenêtre.

« Les Orchidées s’adaptent particulièrement à l’ornementation des appartemens. Elles ont pour cela des qualités tout à fait précieuses : leur taille généralement modeste, la propreté du compost, leur peu d’exigence, la durée de leurs fleurs ; elles n’ont qu’un seul défaut, c’est de réclamer une serre humide. Or, il est facile de leur procurer cette humidité en les cultivant dans les petites serres de la grandeur des fenêtres, et où on peut leur donner tous les soins voulus. Ces serres sont placées, par exemple, sur un pied à roulettes, permettant de les ranger devant la fenêtre, tout en conservant la possibilité d’ouvrir ou de fermer celle-ci à volonté ; ou mieux encore, on peut installer ces petites serres à la place des fenêtres, en saillie sur la façade de la maison, en dehors de l’appartement. On les chauffe soit au gaz, soit à l’huile, soit à l’esprit-de-vin.

« Rien n’est plus gracieux que ces petites installations peu coûteuses et faciles à réaliser. Rien n’est plus attrayant pour les jeunes filles que de donner aux Orchidées les quelques soins qu’elles demandent, de les voir grandir et produire leur floraison, dont la durée et l’éclat compensent amplement une peine légère. Un grand nombre d’espèces se prêtent à cette utilisation qui n’est connue, semble-t-il, ni en France ni en Belgique.

« Voici comment l’on procède : Les plantes doivent être posées en deux ou trois rangs sur une planchette ; d’autres peuvent être accrochées près du vitrage. Au-dessous de la tablette se trouve une boîte en zinc contenant de l’eau ; pour chauffer celle-ci, on