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ainsi que les imperfections dues à une rédaction trop hâtive. Ces imperfections ont fait naître de nombreux litiges entre Filial et les Compagnies, sur la date d’exigibilité de la part contributive des concessionnaires dans les dépenses des lignes neuves, sur le calcul des intérêts pendant la construction, etc. Mais, malgré leur importance, ces détails n’exercent qu’une influence secondaire sur la marche des charges budgétaires, dont l’étude est notre seul but ; nous ne croyons donc pas devoir nous y arrêter.


IV. — LES GARANTIES D’INTÉRÈT DES RESEAUX SECONDAIRES

En vertu des conventions de 1883, la presque totalité des lignes rachetées par le Trésor, ou classées en 1875 et en 1879, ont aujourd’hui pris place dans les sept réseaux des grandes compagnies et de l’État. Celles qui restaient en dehors de ces réseaux n’étaient pas abandonnées, et les auteurs des conventions de 1883 annonçaient l’intention formelle de pourvoir à leur exécution, en constituant des réseaux secondaires à voie étroite. C’est en vertu de cet engagement que les compagnies du Sud de la France, des Chemins de fer économiques, et des Chemins de fer départementaux, ont obtenu des garanties d’intérêts qui doivent se prolonger jusque vers 1985, et qui s’appliquent à un ensemble de ligues d’intérêt général d’une étendue de 1 000 kilomètres environ, dont 200 ne sont pas encore déclarés d’utilité publique.

En même temps, l’État achevait de construire à ses frais, en Corse, un réseau de 300 kilomètres, qui est affermé à la compagnie des Chemins de fer départementaux.

C’est ainsi qu’on a ramené à 1 400 kilomètres environ l’étendue des lignes classées dans le réseau d’intérêt général dont le sort n’est pas aujourd’hui assuré. La plupart d’entre elles offrent si peu d’utilité, qu’elles ne paraissent pas destinées à être exécutées, à moins qu’elles ne prennent place dans les réseaux d’intérêt local pour la création desquels la loi du 11 juin 1880 a donné de nouvelles et très grandes facilités.

Nous avons vu comment ont sombré la plupart des compagnies secondaires qui avaient obtenu des concessions d’intérêt général ou d’intérêt local sans garanties d’intérêts, et comment presque toutes leurs lignes ont été incorporées dans les grands réseaux ; quelques autres ont été abandonnées. En dehors de 400 kilomètres environ de lignes exploitées directement ou indirectement par les compagnies de l’Est, d’Orléans et du Midi, il ne subsiste plus, dans cette catégorie, que 200 kilomètres de