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LES COLLECTIONS ET LES COLLECTIONNEURS
A ROME
A LA FIN DU XVIIIe SIECLE

LES PIRANESI

Papiers inédits de F. Piranesi à l’archive royale, au musée et à la bibliothèque de Stockholm. — Guide aux musées archéologiques de Rome, par W. Helbig ; trad. française par J. Toutain.

La recherche des débris de l’art antique, dont le sol de Rome paraissait une mine inépuisable, ne fut jamais plus active et plus ardente que pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, animée par des motifs fort divers, qui n’étaient pas toujours l’amour désintéressé de la science et de l’art. A vrai dire, la spoliation de Rome fut alors effrénée. En même temps, toutefois, par un mouvement de réaction, se montrait l’éveil de la conscience publique contre cette spoliation sans mesure ; le gouvernement pontifical s’en faisait l’organe ; il entreprenait lui aussi des fouilles importantes, mais pour en retenir les résultats et instituer de riches musées.

L’ardeur de la recherche des objets d’art antiques commençait aussi à recevoir des inspirations plus éclairées qu’aux âges précédens. Deux hommes en particulier s’étaient faits les éducateurs de l’esprit et du goût publics : Winckelmann et Jean-Baptiste Piranesi. Winckelmann, dont les premiers livres ont paru