particulière, le couronnement des deux Alexéévitch avait aidé au rejet des attributs byzantins. Pierre lui-même figurant dans la cérémonie à côté de son aîné Jean, il avait fallu deux diadèmes, deux manteaux ; le chapeau du Monomaque était ainsi de lui-même tombé en désuétude.
On pourrait poursuivre l’histoire des régales depuis Pierre le Grand jusqu’à Nicolas II, mais il n’importait que d’en montrer d’une part l’origine orientale et de l’autre le remplacement par de nouveaux emblèmes empruntés à l’Occident.
Depuis plus de quatre siècles, les cortèges du couronnement se déroulent dans la cour d’Ivan, enclos solennel dont les temples et les palais ferment l’enceinte. Une description sommaire de cette scène est indispensable si l’on veut y suivre avec précision la marche des cérémonies.
Que la page sur laquelle ces lignes sont imprimées nous serve à figurer la surface de la cour ; que dans la marge gauche, on place la Granovitaïa Palata, le palais granité, façade de pierres taillées à facettes comme des diamans ; qu’attaché à cette façade, un porche couronné d’un fronton marque la fin de l’escalier descendant du Perron Rouge et du palais ; que l’Ouspiensky sobor[1] soit là où est l’en-tête, le clocher d’Ivan Veliki sur le bord droit de la feuille ; enfin que l’Archangelsky[2] et le Blagovéchensky[3] sobor soient aux deux angles inférieurs. On voit comment l’Empereur, descendant du Perron Rouge, traverse la cour pour se rendre à l’Ouspiensky sobor ; comment il y entre par le sud, pour ressortir, couronne en tête et sceptre en main, par la porte du nord ; comme il se trouve ainsi hors de l’enceinte sacrée dont il longe extérieurement, à main droite, la plus grande dimension ; comme il reparaît au porche de l’Archangelsky sobor, visite enfin le Blagovéchensky sobor, et gravit à nouveau les marches du Perron Rouge pour se retirer au palais.
Bien que les trois églises disposées sur sa route ne soient ni les seules ni les plus anciennes du Kremlin, elles ont un rapport si direct avec la vie des empereurs et par suite un si grand sens quant à l’histoire russe, qu’elles méritent un instant d’attention.
L’Ouspiensky sobor est sur l’emplacement du temple primitif élevé en 1326 par Jean Kalita. Cette première église n’avait pas