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LE PRINCE LOUIS-NAPOLÉON

IV[1]
LE PROLOGUE DE 1870


I

Dans la politique intérieure nous avons jusqu'à présent rencontré deux courans parfois se contrariant, parfois cheminant côte à côte, celui des ministres et celui du Président. Dans la politique extérieure, ces deux courans persistent, mais non plus avec une force égale ; celui du Président l'emporte. Sans cesser d'être contrariée, sa pensée intime l'est moins ; elle s'accuse mieux et prévaut plus souvent. Aussi l'analyse des affaires qui surgirent dans ce temps en Orient et de l'évolution nationale qui commence en Italie et en Allemagne est de premier intérêt. On y retrouve quelques-uns des traits essentiels de cette diplomatie impériale qui a exercé sur nos destinées et sur celles du monde une influence décisive. En ce sens, je considère les événemens de l'année 1850 et du commencement de l'année 1851 comme le prologue du drame qui, se déroulant à travers l'Empire en plusieurs actes successifs, s'achèvera en 1870.

En Orient, Palmerston impatienté de l'obstination avec laquelle la Grèce se refusait à son influence, tout à coup, sans avertir la Russie et la France, les puissances co-garantes, lance un ultimatum sommant la Grèce de satisfaire immédiatement à

  1. Voyez la Revue du 15 janvier.