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Jusqu’en 1806 nous n’y voyons figurer aucun fonds étranger ; en 1811 apparaissent les titres d’un emprunt 6 pour 100 du roi de Saxe. En 1817 l’emprunt 5 pour 100 des Deux-Siciles ; en 1822, les fonds espagnols 5 pour 100 ; en 1823 les obligations prussiennes ; en 1824 le 5 pour 100 portugais ; en 1825 l’emprunt haïtien ; en 1832 le 5 pour 100 romain ; en 1833 les fonds grecs 5 pour 100 ; de nouveaux types de rente espagnole 3 pour 100 ; en 1834 le 2 et demi hollandais, l’emprunt-loterie des États Sardes ; en 1835 le 5 pour 100 hollandais ; en 1836 les obligations de la Banque des États-Unis ; en 1837 les diverses rentes belges, 4 et 5 pour 100 ; la rente 5 pour 100 autrichienne dite métallique et les lois du même pays ; de 1838 à 1840 divers emprunts américains, le 6 pour 100 de l’État d’Illinois, le 5 pour 100 de l’État de New-York, le 5 pour 100 de la ville de New-York, le 6 pour 100 de l’État d’Ohio, le 5 pour 100 de l’État d’Indiana ; les obligations pédristes et miguélistes du Portugal figurent côte à côte, de façon à ce que chacun, légitimiste ou libéral, pût faire un placement à son gré, selon ses opinions politiques.

Jusque-là ce n’est que les rentes d’État, effets publics, qui, en matière de valeurs étrangères sont négociées sur nos marchés. Toutes les actions et obligations de sociétés particulières, compagnies d’assurance, canaux, ponts, salines, — et elles sont nombreuses, — sont françaises. On voit apparaître en 1838 les titres de la Société rhénane du chemin de fer de Cologne à la Belgique, perdus au milieu d’innombrables actions d’entreprises industrielles de toute sorte qui voyaient le jour sous la monarchie de Juillet, telles que compagnies de navigation, pêcheries à la morue, parcs à huîtres flottans, houillères, mines d’asphalte, bitume élastique, mastic bitumineux végétal, galvanisation du fer, zincage du fer, affinage de la fonte, acier fusible et damas oriental, machines omnitoles, gaz, filatures, cuirs et velours gravés, cordages et tissus en soie végétale, sucreries, savonneries, amidonneries, bains, bougies, parfumeries et tant d’autres, dont les noms seuls nous font parfois sourire et évoquent le souvenir de l’immortel Jérôme Paturot.

Après 1840 nous arrivent certaines actions étrangères, telles que celles de la Banque de Belgique, de la Banque foncière de Belgique, de la Société générale belge pour favoriser l’industrie nationale, des chemins de fer d’Anvers-Gand, de Charleroi-Erquelines, de la Compagnie anglo-belge, de