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proportionnellement accrues ; et malgré la richesse du pays, dont les seules exportations de café et de caoutchouc représentent une rentrée annuelle de plusieurs centaines de millions, l’inquiétude s’est emparée des porteurs de fonds : le 4 pour 100, qui s’était un moment approché du pair, est tombé aux environs de 65 pour 100. Néanmoins, il convient de constater que jusqu’à cette heure, le service des coupons a été assuré avec ponctualité. En dehors des emprunts nationaux, notre marché s’est ouvert aux emprunts de certaines provinces brésiliennes, telles que Minas-Geraes, Bahia, Espirito-Santo. Des actions de la Banque nationale ont été également négociées chez nous pendant plusieurs années. Des obligations de chemins de fer, telles que celles de San-Paolo et Rio-Grande, s’y traitent encore. Un demi-milliard de francs est peut-être le chiffre qui se rapproche du total de nos placemens brésiliens de tout genre.

Le Pérou nous a laissé de cruels souvenirs. Une faillite complète a suspendu pendant vingt ans tout service de coupons. Au bout de cette longue période, une compagnie particulière, la Peruvian corporation, a recueilli un certain nombre de propriétés que le gouvernement abandonnait à ses créanciers, et dont le revenu pourra constituer à la longue un faible dédommagement du préjudice énorme subi. Aucun de ces titres ne s’échange plus du reste sur notre marché, et, si nous comparons la valeur de ce qui nous reste avec l’importance des sommes jadis souscrites, nous trouverons qu’elle est à peu près nulle.

Les fonds argentins cotés à Paris comprennent le 6 pour 100 1881 pour 68 millions de francs, le 5 pour 100 1884 pour 200 millions et le 6 pour 100 1886 pour 372 millions. Un quart environ de ces emprunts est entre les mains de Français, les trois autres quarts sont à Londres. Nous avons en outre les obligations des chemins de fer argentins et de Santa-Fé, celles d’un certain nombre de provinces telles que Catamarca, Cordoba, Corrientes, San Juan, Mendoza. De plus, nous avons des intérêts dans des valeurs argentines qui ne se négocient qu’à Londres, actions et obligations de certains chemins de fer, cédules hypothécaires, industries diverses, si bien qu’on peut évaluer à un demi-milliard de francs nos placemens dans la République Argentine, en tenant compte des capitaux directement placés à Buenos-Ayres, dans des maisons de banque et autres entreprises particulières.

Les fonds chiliens ne figurent pas à notre cote. L’Uruguay