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Il ne rentre pas dans notre cadre d’exposer les questions secondaires soulevées par l’organisation de ce régime ; on a dû se demander, dirons-nous seulement, si l’on y assujettirait, avec les matières nécessaires à l’entretien de la flotte, celles, atteignant un chiffre annuel considérable, destinées à la construction des bâtimens. Nous aurions personnellement penché pour l’application d’un régime d’achat uniforme à tout ce qui entre dans nos arsenaux ; mais diverses préoccupations, notamment la convenance de laisser une certaine indépendance aux directeurs de nos chantiers pour faire concorder les apports de matériaux de construction avec les crédits disponibles de la main-d’œuvre destinée à les mettre en place, ont paru devoir entraîner une exception pour ces matériaux.

Quoi qu’il en soit, l’élaboration de cette importante réforme se poursuit actuellement par la préparation d’un projet de loi : le parlement doit, en effet, se prononcer sur une mesure qui touche à notre régime financier. Nous ne pouvons que souhaiter le dépôt et le vote de ce projet dans un avenir prochain, l’application devant encore exiger environ une année d’études et de préparation matérielle dans les arsenaux, après qu’il aura été accepté par les Chambres.


Nous avons achevé, maintenant, l’examen des critiques essentielles portées contre l’administration de la marine. Mais cet énoncé ne comporte pas, assurément, tout ce qui, dans le parlement, comme dans la presse et dans les écrits spéciaux, a été dit à ce sujet. Il y aurait encore à parler de l’organisation des services de l’administration centrale, objet de vives controverses ; du mode d’établissement des comptes des constructions de la flotte ; de la question de savoir si ces comptes ne doivent pas être tenus, comme dans les usines industrielles, par des agens indépendans des constructeurs ; enfin du mode de reddition des comptes des magasins où les prix officiels, assignés aux articles au lieu des prix d’achat, trop variables, seraient accusés de fausser la totalisation des inventaires. Mais il s’agit là de questions secondaires que le département de la marine sera conduit à résoudre, sur la base d’études déjà faites, lorsque les réformes essentielles auront été réalisées. De même nous éviterons de parler des modifications susceptibles d’être apportées dans le