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Les Universités d’Écosse

La réception officielle des délégués des Universités écossaises au mois d’avril 1896 à la Sorbonne a passé presque inaperçue du public parisien, et l’écho des toasts, prononcés au banquet qui a clos le meeting, n’a guère dépassé les frontières du quartier Latin. Et pourtant il y a là une date qui marquera dans l’histoire, si c’est la reprise des relations amicales qui ont étroitement uni les deux peuples depuis le moyen âge jusqu’au commencement du XVIIe siècle ; et cet événement peut avoir une portée considérable pour l’avenir de nos Universités reconstituées d’hier.

Tous ceux qui ont lu Quentin Durward savent que les rois de France avaient une garde écossaise ; mais on ignore que Louis XII, considérant les grands services rendus à notre pays par l’Écosse, publia une ordonnance qui « exemptait à l’avenir tous les Écossais résidant dans le royaume de l’obligation de demander des lettres de naturalisation et leur accordait en masse le droit de tester, de succéder ab intestat, et de tenir des bénéfices comme s’ils étaient Français. » On connaissait si bien cette étroite alliance des deux pays que c’était un dicton courant aux XIVe et XVe siècles :

Qui la France veut gaigner,
Par l’Écosse doit commencer[1].

  1. V. Shakspeare : Henry V, act. I, scène 2. But there’s a saying very old and true :
    « If that you will France win.
    Then with Scotland first begin. »