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LA MONARCHIE AUSTRO-HONGROISE
ET
L’ÉQUILIBRE EUROPÉEN

I
LES NATIONALITÉS ET L’EMPEREUR


I. LES NATIONALITÉS ET L’EMPEREUR


En ce moment même, — qui ne le sait, par les notes qu’ils communiquent aux journaux ? — ministres et diplomates prennent beaucoup de peine et déploient beaucoup d’art pour mettre debout quelque chose qui ait l’air d’une Europe à peu près en équilibre. À cette heure, — qui ne le sait, surtout ? — l’Europe, tant bien que mal en équilibre, se divise ou, selon le point de vue, se groupe presque entière en deux systèmes d’alliances, dont l’un au moins ne perd pas une occasion de proclamer son éternité. Mais qui ne voit aussi que précisément en cet instant, dans un des États sur lesquels repose l’un de ces systèmes et, par suite, l’équilibre présent de l’Europe, il commence à s’opérer ou il se prépare une transformation qui, de conséquence en conséquence, pourrait finalement entraîner la chute de tout l’échafaudage et, avec lui, de toute la bâtisse, — car la bâtisse ne tient que par l’échafaudage ?

Parmi les grandes puissances que l’on appareille ainsi, comme les matériaux ou les assises de la construction, à côté d’États