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REVUE DES DEUX MONDES.

Hung-Chang. Depuis le 29 mai 1883, j’ai été le ministre des États-Unis en Chine.

Conformément aux instructions de mon gouvernement, dans le mois d’octobre 1894, je proposais au gouvernement de Chine de faire au gouvernement du Japon des propositions de paix.

Comme intermédiaire des deux pouvoirs, j’ai conduit avec le ministre des États-Unis au Japon des négociations ayant pour but l’assemblée d’ambassadeurs autorisés à faire un traité de paix.

Ces négociations ont duré jusqu’au 3 mars 1895, date où Li-Hung-Chang a été nommé ambassadeur avec pleins pouvoirs. Après l’arrivée de cet ambassadeur à Shimonosaki je n’ai eu rien de plus à faire avec les négociations.

Comme la Revue est ordinairement très correcte, j’ai pensé que vous prendriez plaisir à rectifier l’erreur dans laquelle votre collaborateur est tombé.

Respectueusement,
Charles Denby


Le colonel Denby ne s’est assurément pas mépris en pensant que nous accueillerions, « avec plaisir », la rectification dont on vient de prendre connaissance : elle établit un point d’histoire et elle nous permet de réparer une erreur. Mais ce qu’il n’avait pas pu prévoir, c’est qu’au lendemain de « l’affaire Dubout », sa rectification nous offrirait une inappréciable occasion de bien marquer où commence et où s’arrête pour nous le « droit de réponse ». La Revue des Deux Mondes a toujours cru avec le proverbe que, s’il est humain de se tromper, il est diabolique de persévérer dans l’erreur ; et sachant par expérience combien il est difficile en toute chose d’atteindre la vérité vraie, elle remerciera toujours ceux de ses lecteurs qui l’y aideront. Encore une fois nous sommes particulièrement obligés au colonel Denby de nous avoir procuré l’occasion de le dire… et de le prouver. Mais qui se serait attendu que les histoires de Frédégonde fussent ainsi jamais mêlées à la question d’Extrême-Orient ?

Le Directeur-gérant,
F. Brunetière.