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avec l’office impérial des brevets au sujet de la loi sur les marques de fabrique (Waarenzeichengesetz), en particulier au sujet de la protection de ces marques au Japon, à l’occasion du traité de commerce négocié avec ce pays. La guerre douanière avec l’Espagne a préoccupé l’Union, aussi bien que les droits d’importation italiens. Enfin les questions de tarifs de chemins de fer ont été, de sa part, l’objet de discussions et de négociations nombreuses, de sorte que le bureau se croit fondé à dire qu’il n’a rien négligé pour la défense de l’industrie chimique.

Après s’être occupé de la participation à l’Exposition universelle de Paris en 1900, et de diverses autres affaires, le Congrès a examiné la question de l’envoi d’une commission d’experts en Asie orientale pour développer les rapports commerciaux avec la Chine et le Japon, et s’est prononcé à l’unanimité contre cet envoi. Il a nommé au contraire une commission chargée d’obtenir du gouvernement prussien les plus larges subsides possible pour l’enseignement de la chimie dans les écoles supérieures.

On allègue parfois que l’industrie des produits chimiques a prospéré en Allemagne parce qu’elle y trouve des conditions particulièrement favorables : le charbon, la potasse en abondance, le benzol, qui maintenant va lui être livré en quantités illimitées par les hauts fourneaux, transformés de façon à lui fournir ce qu’elle était jusqu’ici obligée d’acheter pour une grande partie en Angleterre. Il est certain que nous ne possédons aucun gisement semblable à ceux des sels de potasse de Stassfurt ; que l’élévation des droits sur les spiritueux, qu’une loi toute récente vient de réduire pour les alcools dénaturés, était jusqu’ici une gêne considérable pour nos industriels. Mais, plus nous étudions de près le développement de l’industrie allemande des produits chimiques, et plus nous restons convaincus que le facteur déterminant de ses succès a été la méthode d’entraînement scientifique, qui a constitué chez elle une véritable armée de jeunes chimistes travaillant sans relâche à l’amélioration ininterrompue des procédés, à la recherche des idées nouvelles, au perfectionnement incessant des détails et de l’ensemble. C’est donc à la source même qui féconde ce vaste champ qu’il nous faut remonter, si nous voulons bien comprendre ce qui se passe chez nos voisins et en tirer les conclusions nécessaires.

Les avertissemens ne nous ont pas manqué. Dès 1878, M. Charles Lauth, secrétaire rapporteur de la section des produits