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Ces diverses Compagnies sont donc propriétaires de 250 000 kilomètres de câbles sous-marins, et d’un capital de 838 750 000 fr. Malgré une situation des plus prospères, elles reçoivent encore du Gouvernement anglais des subventions dont l’ensemble atteint près de 6 millions de francs. L’intérêt de la flotte britannique est en cause, et la sûreté de ses communications navales crée, à juste titre, pour le Gouvernement de la Reine, un souci égal à celui que comporte l’armement même de sa flotte.

Si l’on jette un coup d’œil sur le réseau télégraphique sous-marin du globe, on est frappé par la place infime qu’occupent les câbles français et même ceux des autres nations dans l’enchevêtrement immense du réseau anglais.

Dans la Méditerranée, sont immergés les câbles français reliant Marseille à Oran, Alger et Tunis. A travers l’Atlantique, un seul câble français, entre la France et les Etats-Unis, existe aujourd’hui. Un autre câble, reliant l’Amérique du Sud aux Antilles, appartient également à la France. Et c’est tout !

Dans la mer du Nord, se trouvent quelques câbles qui se dirigent vers le Danemark ; ils sont prolongés par des lignes terrestres, qui traversent la Russie et toute la Sibérie, et vont rejoindre, à Wladivostock, d’autres câbles qui descendent jusqu’à Hong-Kong. Tous ces câbles appartiennent à la grande Compagnie danoise et russe des télégraphes du Nord, compagnie à laquelle s’intéresse particulièrement la famille impériale russe qui y a engagé des capitaux importans.

Qu’est tout cela à côté de l’immense développement des lignes anglaises ? Elles s’étendent partout et enserrent le monde entier dans une véritable toile d’araignée.

Du côté de l’Amérique, un faisceau de dix câbles transatlantiques relie l’Angleterre à Terre-Neuve et au Canada.

Plus bas, vers le sud, trois autres lignes anglaises rattachent le Brésil au Portugal ou à l’Espagne, et, par leurs prolongemens, à Londres ; d’autres lignes anglaises s’étendent le long de la côte