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importe peu. Ce qui importe davantage est de savoir quelles autres concessions il faudra faire en dehors de Cuba. Et ce qui importe plus encore peut-être que tout le reste, — parce que les intérêts espagnols et américains pourraient bien ici ne pas se trouver seuls en présence, — est de savoir ce qui se passera aux Philippines. Des problèmes très complexes se présentent donc à l’esprit, et rien jusqu’à ce jour ne parait avoir été préparé pour les résoudre. C’est beaucoup d’avoir ouvert les négociations, mais on n’aperçoit pas encore distinctement le moment où elles seront closes. Si les bons offices du gouvernement français, qui viennent de s’exercer à la demande de l’Espagne, peuvent être utiles dans la suite, ils ne feront certainement défaut ni à l’une ni à l’autre des deux parties. Ils sont acquis d’avance à la cause de la paix : mais ils ne peuvent devenir efficaces que si, à Washington et à Madrid, on la désire assez pour en accepter les conditions inévitables.


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-gérant,

F. BRUNETIERE.