Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 149.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est surtout aux Beauharnais qu’elle s’est attachée, parce qu’ils sont plus connus, plus répandus, plus titrés ; aussi, ce qu’elle obtient pour eux est incroyable et, à moins de faits précis, ne se pourrait admettre.

Siège au Sénat pour l’ex-cousin Claude de Beauharnais, avec sénatorerie, titre de comte, 24 000 francs de traitement sur la cassette de l’Empereur, gratifications qui vont à 100 000 francs d’un coup ; place de dame d’honneur chez la princesse Caroline pour sa seconde femme, mademoiselle Fortin-Duplessis ; et, pour sa fille du premier lit, Stéphanie, l’adoption impériale et un trône en Allemagne.

A la mère de ce Claude, Fanny, pension de 24 000 francs sur la cassette de Napoléon, gratifications annuelles de 10 000 francs à chaque coup.

Claude a épousé en premières noces une Lezay-Marnésia : au frère de celle-ci, Adrien Lezay, la légation de Salzbourg, la préfecture du Bas-Rhin, un traitement, en 1806 et 1807, de 5 000 francs par mois sur la Cassette et des gratifications à l’infini.

Claude a une sœur : Madame de Barrai. Son mari sera préfet, baron, donataire, général de brigade ; son oncle, ancien évêque de Troyes, aura une pension de 3 000 francs sur la Cassette ; son beau-frère sera évêque de Meaux, premier aumônier de la princesse Caroline, archevêque de Tours, sénateur, comte de l’Empire, premier aumônier de l’Impératrice ; un autre beau-frère sera chambellan du roi de Westphalie, et sa femme dame de la princesse Pauline ; un autre, premier président de la cour de Grenoble après avoir été député au Corps législatif.

Alexandre de Beauharnais avait un frère, le féal Beauharnais, député de la noblesse de Paris aux Etats-Généraux, colonel aide-major à l’armée de Condé, le plus intransigeant des royalistes : dès 1801, Joséphine prétend le faire nommer général au service d’Espagne ; elle le fait rentrer en 1802 ; on lui rend ses biens et on le nomme ministre en Etrurie, puis ambassadeur en Espagne. Il y fait sottise sur sottise : il faut que Napoléon le rappelle et, après, qu’il paye ses dettes. Rien à faire avec la famille de ce Beauharnais : sa première femme, née Beauharnais, a divorcé et a épousé un nègre ; lui-même s’est remarié à une chanoinesse de l’ordre de Lobeck en Lusace, Mademoiselle de Cohausen, qu’il a connue en émigration et qui est vraiment trop germanique. Joséphine a recueilli sa fille du premier lit et Ta un peu contrainte à épouser un