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partant d’une intensité nulle, puis croissant jusqu’à un maximum positif, décroissant ensuite jusqu’à zéro, puis augmentant en sens inverse jusqu’à un maximum négatif, pour descendre jusqu’à zéro, et repasser alors par les mêmes phases.

On emploie quelquefois les courans alternatifs, tels qu’ils sont produits. Plus généralement, à l’aide d’artifices et d’organes spéciaux appelés collecteurs, on arrive à redresser le courant dans sa phase négative, c’est-à-dire à lui donner le même sens que dans sa phase positive. On obtient ainsi un flux, de sens constamment le même. Ces machines sont dites à courans continus.

En multipliant le nombre des sections des collecteurs, on superpose les effets des courans produits par chacune des sections induites et on arrive à les uniformiser de telle façon qu’on recueille aux balais de la dynamo, non pas un flux variable passant par des oscillations répétées de zéro à maximum et de ce maximum à zéro, mais un flux régulier présentant des variations pratiquement insensibles.

Par ces explications un peu arides, bien que nous les ayons simplifiées autant que possible, nous avons indiqué quel est, dans ses lignes générales, le principe du fonctionnement des machines qui utilisent les phénomènes d’induction pour la génération des courans électriques. Il ne reste plus qu’à signaler un dernier exemple de production des courans électriques, qui montre combien sont multiples les causes qui les engendrent.

Cette fois, ce n’est pas une réaction chimique, ni un frottement, ni une action magnétique que nous avons à considérer. Le phénomène est tout autre. Imaginez une sorte d’anneau formé de deux métaux disposés en demi-circonférences soudées à leurs extrémités. Chauffons l’une des soudures et refroidissons l’autre, de manière à produire une différence de température. De même qu’une différence de niveau ou de pression entre deux points d’une canalisation liquide détermine un écoulement de ce liquide, de même cette différence de température détermine un courant, de la soudure la plus chaude à la soudure la plus froide, courant qu’on met en évidence avec une aiguille aimantée. Ce phénomène, reconnu par Seebeck, a servi de base à la construction des piles dites thermo-électriques. Il est facile de combiner une série d’élémens formés de deux métaux et de les réunir dans une sorte de poêle à gaz, de façon à chauffer tout un groupe de soudures, tandis que l’autre groupe se refroidit à l’air extérieur. Tel est le