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Mais de toutes les dispositions du projet, la moins importante n’est pas celle de l’article 7, — ce chiffre est fatidique, — et, à vrai dire, je soupçonne toute la loi de n’avoir été faite que pour cet article. Le voici : « Seuls, les élèves munis d’un des deux certificats d’études secondaires, enseignement classique et enseignement moderne, seront admis à prendre des inscriptions dans les établissemens d’enseignement supérieur. Toutefois, en ce qui concerne l’enseignement moderne, le droit de prendre des inscriptions pour le Droit et la Médecine sera réservé aux élèves qui auront obtenu la note Très bien ou Bien à l’examen du certificat d’études. » Et, en effet, c’était bien là qu’il s’agissait d’en venir, à l’équivalence entière des « certificats d’études, » classique et moderne. Mais, à ce propos, n’est-ce pas une chose bizarre que l’on n’ait institué naguère « l’enseignement moderne » que pour dériver la jeunesse, on nous le disait du moins, des « carrières libérales » vers d’autres carrières, plus « utilitaires » ou moins encombrées, et, qu’à peine cet enseignement est-il constitué, sa principale ambition soit de préparer ses élèves aux mêmes carrières que l’enseignement classique ? Contentons-nous pour le moment d’en avoir fait l’observation.


IV

Il y a cependant plusieurs moyens de « réformer les sanctions de l’enseignement secondaire ; » et, pour les développer, il ne serait peut-être pas inutile de rechercher avant tout ce que doit être « l’enseignement secondaire. » Cette recherche nous mènerait un peu loin ! L’enseignement secondaire ne doit-il différer de l’enseignement primaire supérieur qu’en degré seulement, ou pensons-nous qu’il en doive différer surtout en nature ? Devons-nous le considérer comme formant à lui seul ce qu’on appelle un « cycle, » et un « cycle » complet, ou comme n’étant qu’une préparation lointaine à l’enseignement supérieur ? L’une et l’autre question sont plus faciles, et plus courtes surtout à poser qu’à résoudre. Mais, sans les aborder, et en nous en tenant au seul problème de la réforme du baccalauréat, il n’est pas impossible d’en indiquer des solutions qui satisfassent à presque tous les cas.

Supposons donc que l’enseignement secondaire soit avant tout une préparation à l’enseignement supérieur ; et, à cette occasion,