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arbitrale de la Haye, ils composeront une liste de jurisconsultes proposés ou, si l’on veut, recommandés, mais nullement imposés aux parties. On pourra toujours s’adresser ailleurs. Nous le répétons, il était impossible de faire mieux, mais ce qu’on a fait est modeste. Il fallait respecter d’une manière absolue l’indépendance des États, grands ou petits ; leur taille ici n’importe pas puisqu’il s’agit d’un droit qui est le même pour tous, et ce respect obligeait la troisième commission et la Conférence à créer un instrument commode peut-être, mais facultatif, et dont chacun pouvait se servir sans que personne y fût forcé.

Ce qu’il y a d’un peu vague dans les propositions finales de la Conférence aurait pu être compensé et en partie racheté par le nombre et par l’empressement des adhésions obtenues. Là encore il y a eu déception. Peut-être, n’est-elle pas définitive : les protocoles resteront ouverts jusqu’à la fin de l’année, et de nouvelles adhésions pourront se produire, soit de la part des puissances qui n’étaient pas représentées à la Haye, soit de la part de celles qui l’étaient. Mais nous n’avons pas grande confiance dans ces dernières, et les motifs qui les ont empêchées, après avoir participé à tous les travaux de la Conférence, d’adhérer immédiatement à ses conclusions, continueront sans doute à les en empêcher par la suite. En attendant, sur vingt-six puissances représentées, neuf n’ont encore rien signé, ce sont : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, l’Angleterre, l’Italie, la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Serbie et la Suisse. Quatorze ont tout signé ; ce sont : la Russie, la France, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, le Mexique, la Grèce, le Monténégro, la Hollande, la Perse, la Roumanie, le Siam, la Suède et la Norvège et la Bulgarie. Les trois autres puissances, les États-Unis, la Turquie et le Portugal, ont signé certains articles et non pas certains autres. Mais nous ne pousserons pas plus loin ces détails : il suffit de l’abstention générale de puissances comme l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie pour infirmer singulièrement l’œuvre laissée en suspens.


Une crise ministérielle vient d’avoir lieu en Belgique. On se rappelle l’agitation qui s’est produite dans le parlement et dans la rue à la suite du dépôt fait par M. Vandenpeereboom du projet de réforme électorale. La Chambre a formé alors une commission de quinze membres qu’elle a chargés d’étudier tous les projets et tous les systèmes électoraux déjà déposés ou qui pourraient l’être.

Tous les partis étaient représentés dans cette commission, qui a