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et l’on n’en est encore qu’aux études préliminaires de la ligne.

Il suffit de nommer Hong-Kong et Canton pour faire voir qu’un chemin de fer reliant, à travers une région riche, ces deux grands centres commerciaux sera extrêmement productif, malgré la concurrence de la navigation. Il partira de Kowloon, sur le continent, en face de Hong-Kong comptera 200 kilomètres et sera construit par les Anglais.

Très différentes des provinces dont nous venons de parler sont les trois provinces de l’extrême sud-ouest de la Chine, le Kouï-tchéou, le Kouang-si, le Yunnan. Les montagnes et les plateaux y sont plus élevés, leur proportion y est bien plus considérable et celle des plaines et des larges vallées beaucoup moindre : c’est dire qu’elles sont pauvres et peu habitées. A côté des Chinois, il y subsiste des tribus de race différente et médiocrement civilisées : Lolos, Miao-tze et autres, qui sont presque indépendantes et que l’on considère comme les descendans des aborigènes de la contrée. Le Kouï-tchéou contiendrait environ 7 millions et demi d’habitans ; le Kouang-si, 5 ; le Yunnan, 11 et demi, avec une densité respective de 47, 26 et 43 habitans au kilomètre carré, guère plus de la moitié de la France dans l’ensemble qui, d’un cinquième plus grand que notre pays, ne renferme que 24 millions d’âmes. Nous nous y sommes fait concéder quelques chemins de fer à voie de 1 mètre, partant du Tonkin, qui ne seront pas reliés, au moins pour le moment, au grand réseau chinois à voie normale dont nous venons d’examiner les parties constituantes. Les lignes de pénétration partant de notre colonie sont : les 400 kilomètres de Laokaï à Yunnan-Sen ; les 35 de la Porte de Chine, près Langson, à Long-tcheou ; enfin 250 kilomètres de Nanning-fou, sur la Rivière de l’Ouest, à Pakhoï, sur le golfe du Tonkin, port ouvert qui ne nous appartient pas encore, mais est nettement dans notre sphère d’influence. Ces lignes seront assurément beaucoup moins productives, en même temps que plus difficiles à construire et plus coûteuses à établir que les précédentes. Les deux dernières auront à lutter contre la concurrence de la Rivière de l’Ouest, désormais ouverte à la navigation sur toute sa longueur, et amenant les marchandises de Nanning-fou, ouvert lui-même au printemps dernier, et même de Longtcheou aux grands entrepôts de Hong-kong et de Canton, qui présentent au commerce des avantages bien supérieurs au mauvais havre de Pakhoï et aux ports du Tonkin. La ligne de