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Enfin, les enfans de mineurs n’étaient pas oubliés. La loi de 1860 sur les mines interdit aux jeunes filles tout travail souterrain et exigea des garçons de 10 à 12 ans un certificat d’assiduité scolaire.

D’autre part, la commission Taunton, nommée en 1865 pour s’enquérir de la situation des « écoles dotées, » c’est-à-dire entretenues par des fondations charitables, constata que, sur 820 de ces écoles, près de 200 donnaient l’instruction primaire. Cette même commission déjà revêtue depuis 1860 de pouvoirs judiciaires obtint en outre le droit de réorganiser complètement ces écoles d’après des statuts nouveaux, conformes à un certain nombre de modèles approuvés par le Parlement. Elle se compose de sept membres, qui tous doivent être jurisconsultes. Trois sont nommés en vertu de la loi sur les fidéicommis charitables ; deux suivant la loi des Écoles dotées, et deux d’après la loi sur les fondations charitables et paroissiales de la cité de Londres. Les écoles primaires qui en dépendent sont soumises au règlement et au contrôle du département de l’Instruction publique, leur revenu se montait, en 1895, à 87 500 000 francs, ce qui leur permet d’être des Écoles modèles.

Ainsi, de 1839 à 1870, deux administrations publiques, le ministère de l’Intérieur et le Bureau des pauvres, s’étaient associées à trois sociétés scolaires pour ouvrir des écoles sur tous les points, où apparaissait de la façon la plus menaçante le péril social résultant de l’ignorance.

Cependant le comité scolaire du Conseil privé, dont le rôle s’était borné à encourager les bâtisses scolaires, les écoles normales, et à charger ses inspecteurs de vérifier l’emploi fait par les Sociétés nationale et britannique des subventions, commençait à se préoccuper de la qualité de l’instruction donnée. Celle-ci était, en effet, assez médiocre. Il résolut, pour la relever, d’introduire le système des élèves-maîtres. C’étaient, en général, d’anciens moniteurs qui partageaient leur temps à l’école entre l’enseignement et l’apprentissage des fonctions d’instituteur. Le comité accorda au directeur 25 francs par moniteur instruit et à l’élève-maître 250 francs pour la première année, avec augmentation. Chacun d’eux avait 25 enfans sous sa direction. Après quatre ou cinq ans, si l’élève-maître avait montré des aptitudes, on l’envoyait à l’Ecole normale pendant deux ans. Ce système a donné de bons résultats.