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et les langues vivantes (allemand ou français) ne viennent qu’au septième rang.

Un obstacle à la réussite des cours du soir, c’est que les auditeurs se partagent à peu près par moitié entre adultes de 13 à 16 ans et hommes de 21 ans et au-dessus. Or ces derniers ayant quitté l’école depuis une dizaine d’années au moins ont oublié presque tout ce qu’ils y avaient appris, et les maîtres sont obligés de leur rapprendre, négligeant l’objet propre de ces écoles.

Les lois de 1870 et 1876, en créant les bureaux scolaires et les comités de fréquentation, donnèrent une vive impulsion à l’instruction populaire dans toute la Grande-Bretagne. Au bout de dix ans, les bureaux scolaires avaient ouvert des écoles offrant 1 082 634 places, sur lesquelles 750 000 étaient occupées en moyenne. Mais, par suite de la concurrence, les écoles libres durent améliorer leur matériel, augmenter le personnel et, pour suffire à ces besoins nouveaux, les adhérens de la Société nationale anglicane durent doubler leurs souscriptions, la dépense d’entretien monta, en ce laps de temps, de 9 308 750 francs à 19 054 050 francs ; un grand nombre d’écoles libres furent « transférées » à des bureaux scolaires et quelques-unes même succombèrent. Les écoles catholiques romaines et celles entretenues par les méthodistes eurent aussi à souffrir de la concurrence. Ce furent les réclamations, élevées par les comités scolaires de ces différentes églises, qui amenèrent le cabinet Salisbury à présenter en 1897 la loi connue sous le nom de « Loi des écoles libres » (Volantary School Act) et qui a pour but de leur accorder une subvention extraordinaire. D’après cette loi, les écoles primaires d’externes, non soutenues par un bureau scolaire, peuvent former des associations dans un tel rayon et avec tel comité d’administration qui sera approuvé par le département d’Instruction publique. On octroie à chaque association 4 shillings par élève ayant une bonne moyenne d’assiduité.

L’allocation peut néanmoins être fixée à un taux différent, suivant qu’il s’agit d’une école urbaine ou rurale[1], et ne serait distribuée que sur l’avis donné par le comité d’admission. On pouvait aussi accorder la subvention même à des écoles libres qui ne se joindraient pas à un groupe, pourvu que ce fût pour des raisons sérieuses, c’est-à-dire à cause d’une différence

  1. La subvention a été fixée à 3s 3d = 4 fr. 05 pour les écoles rurales, et à 5s 9d = 7 fr. 15 pour les écoles urbaines.