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Côtes et ports français
de l'océan


V.  La  côte  du  Morbihan
et  de  la  fin  des  terres
[1]


I

On peut évaluer à 600 ou 700 kilomètres environ le développement du littoral de la Bretagne depuis la pointe du Croisic, où commence la côte rocheuse, jusqu’à la baie du Mont Saint-Michel, où elle se termine. On en compterait largement le double, peut-être même le triple, si l’on en suivait toutes les découpures et surtout si l’on remontait dans les gorges profondes qui pénètrent dans le massif continental comme des fiords norvégiens.

La grande péninsule armoricaine s’avance fièrement telle qu’un bras gigantesque de près de 300 kilomètres qui semble avoir été rompu, mutilé et avoir perdu, dans un cataclysme antérieur aux temps historiques, la plus grande partie de sa membrure disloquée. C’est bien ce qui s’est passé en effet ; et tous les géologues savent que l’énorme massif de granit traversait autrefois la

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1899, des 1er et 15 janvier et du 1er février 1900