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pas autre chose qu’un mode particulier d’ébranlement moléculaire. Elle trouve, à la frontière de l’arc réflexe, un premier dispositif par où elle prend contact et entre en conflit avec cet appareil ; c’est un organe sensoriel, l’œil, l’oreille, la peau, qu’on désigne, pour éviter d’en préciser la nature, ou d’en faire l’énumération, du nom d’« organe collecteur, organe initial, » « terminaison nerveuse, » ou encore « organe d’impression. »

Si cet organe où tombe la stimulation est adéquat à celle-ci, c’est-à-dire à l’espèce d’ébranlement moléculaire qui la constitue ; si, par exemple, c’est la rétine, dans le cas d’un ébranlement lumineux, ou les terminaisons auditives, dans le cas d’un ébranlement sonore, le contact va avoir une suite. L’impression se produit ; elle est le premier des actes qui vont former le cycle réflexe.

Il est très essentiel de signaler ici la discordance du langage physiologique et du langage philosophique. Le mot d’impression n’y a pas la même signification, ce qui est une source intarissable de malentendus. Son sens physiologique est très précis. Il désigne la transformation de l’agent physique en influx nerveux, susceptible de circuler le long des nerfs.

Ce n’est pas, en effet, l’ébranlement lumineux qui chemine le long du nerf optique et est amené à l’écorce cérébrale, qui d’ailleurs serait indifférente à son action. Ce n’est pas davantage l’ébranlement sonore lui-même qui se transporte le long du nerf auditif. Les nerfs ne conduisent qu’un agent particulier, l’influx nerveux ou agent nerveux. Il faut que la stimulation, pour comporter une suite, ait pour premier effet la production de cet agent. L’ébranlement physique se métamorphose donc, dans l’organe sensoriel, en influx nerveux ou, en d’autres termes, il engendre celui-ci. Et, c’est cette transformation d’un ébranlement moléculaire intransportable en un autre susceptible d’être mobilisé qui constitue le phénomène de l’impression sensorielle.


VII

Après l’impression, la conduction. L’agent nerveux, engendré dans l’organe d’impression, est conduit à la partie suivante de l’arc réflexe, c’est-à-dire au centre nerveux. Il y est amené par un nerf afférent. Le rôle du nerf est celui d’un organe conducteur, d’un instrument de transmission. Que veut-on dire par là ? On traduit un fait, révélé par l’expérience, à savoir, qu’après